C’est parti. Validé quasiment dans son intégralité par le Conseil constitutionnel , le passe vaccinal est entré en vigueur lundi, avec quelques jours de retard sur le calendrier initial visé par le gouvernement, du fait d’un parcours parlementaire quelque peu chaotique. Obligatoire au-delà de 16 ans, le sésame donnera accès aux activités de loisirs, cafés, bars, restaurants ou encore trains et avions. Un test négatif ne suffira plus, sauf pour entrer dans les établissements de santé.
A défaut d’éteindre la contestation de ceux qui dénoncent une mesure encore plus liberticide que ne l’a été le passe sanitaire, l’exécutif peut espérer convaincre quelques milliers de récalcitrants à la vaccination, meilleure arme contre les formes graves de la maladie. La mesure en tout cas entre en vigueur alors que l’incertitude sur le front sanitaire n’est pas totalement dissipée.
Une page de l’épidémie se tourne
Quasi dominant, Omicron continue de se répandre, en témoigne les contaminations, plus de 350.000 samedi en moyenne glissante sur sept jours. Pour autant et même si les scientifiques sont divisés, la décrue serait amorcée, au point que la tension sur les soins critiques se relâche un petit peu.
Cet optimisme relatif a amené Emmanuel Macron à programmer la sortie progressive des mesures de restrictions sanitaires à partir du 2 février. Infectiologue et épidémiologiste aux hôpitaux universitaires de Genève, le professeur suisse Didier Pittet, rappelle dans le « JDD » qu’Omicron ne sera pas le dernier variant et qu’il n’est pas encore temps de tout relâcher. Pour autant, assure-t-il, une page de l’épidémie est en train de se tourner.
Après la première phase, d’urgence absolue, s’ouvre une deuxième, marquée par un virus « hyperendémique » mais qui cause beaucoup moins de dégâts. « Peu à peu, au fil des injections, des rappels et des infections, des couches successives d’immunité se superposent pour construire une barrière immunitaire, sur le plan individuel et collectif », a-t-il déclaré.