Covid : le reflux de la cinquième vague a commencé en France

Les contaminations et les admissions en soins critiques sont orientées à la baisse. Mais les hôpitaux demeurent surchargés : il y a quasiment autant de patients hospitalisés pour le Covid qu'en novembre 2020.


A medical staff member works at an emergency unit of the Saint Camille hospital in Bry-sur-Marne, a suburb of Paris, on January 21, 2022. (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)

Par sa puissance, la cinquième vague de l’épidémie de coronavirus rivalise désormais avec la deuxième vague. Fin janvier, près de 32.400 patients étaient hospitalisés avec un Covid. On n’est plus très loin du record absolu en deux ans : 33.500 hospitalisations à la mi-novembre 2020.

Les lits n’ont en effet cessé de se remplir depuis trois mois et demi. Mais la situation est sur le point de s’inverser. « On pense être très proche du pic des hospitalisations », affirme Simon Cauchemez, modélisateur épidémiologique à l’Institut Pasteur.

En Ile-de-France, en tout cas, le pic est déjà passé . On y est monté à 4.233 hospitalisations conventionnelles le 28 janvier. On dénombre 71 patients de moins quatre jours plus tard. « Depuis quelques jours, les admissions ont cessé d’augmenter chez nous. Ce sont peut-être les prémisses d’une décrue nationale, si on n’allège pas trop les mesures de restriction », se félicite Jean-Louis Teboul, chef du service de médecine intensive de l’hôpital Bicêtre (AP-HP).

Ne pas suivre l’exemple du Danemark

La fin du masque en extérieur, des jauges et de l’obligation de télétravail , depuis ce mercredi, lui semblent raisonnables : « Ce qui serait dangereux, ce serait d’enlever dès maintenant le masque en intérieur et le passe vaccinal ; je serais extrêmement gêné si l’on suivait l’exemple du Danemark qui a levé toutes les restrictions », poursuit-il. Dans quinze jours, cela deviendra peut-être envisageable, ajoute-t-il.

D’autres signaux annoncent une prochaine décrue hospitalière. Le nombre de cas positifs détectés a commencé à décroître au cours de la dernière semaine de janvier. Certes, les volumes demeurent faramineux (en moyenne 334.000 par jour), et le fait que 30 % des tests ressortent positifs témoigne d’une prévalence extraordinairement élevée dans l’ensemble de la population.

Néanmoins, comme l’envisageaient les épidémiologistes à la mi-janvier , la baisse est enclenchée. En date de prélèvement, c’est-à-dire avec la donnée la plus récente datée d’il y a trois jours, le nombre de cas positifs est en baisse de près de 7 % sur une semaine. En date de saisie des résultats de tests (incluant les données de la veille), il chute de 12 %. Le mouvement s’accélère. Et quand les courbes de contaminations se retournent, cela se voit à l’hôpital, à 10-15 jours de distance.

Omicron aussi peut tuer

Dans les réanimations, déjà, cela va beaucoup mieux depuis qu’Omicron a supplanté le variant précédent, Delta. En Ile-de-France, le pic a été atteint le 18 janvier avec 969 patients en soins critiques. Au niveau national, il s’est élevé à 3.985 personnes le 12 janvier.

Cette vague demeure dangereuse

On est certes loin du record de la première vague (7.200 patients en réanimation à l’échelle nationale), mais sur la durée, la tâche est extrêmement lourde pour l’hôpital. « Cette vague demeure dangereuse. En réanimation, Omicron tue 30 % des patients, exactement comme Delta », souligne Jean-Louis Teboul. Omicron est certes moins virulent, mais pour ceux qui sont arrivés jusqu’aux soins intensifs, généralement des non-vaccinés ou des immunodéprimés, le pronostic demeure sombre.

La bonne nouvelle, c’est que l’hôpital ne s’est pas écroulé, alors que la propagation du virus parmi les soignants avait laissé craindre une désorganisation de tout le système. « Oui, mais à quel prix ? Au printemps, on risque d’avoir une vague de départs encore supérieure à celle de juin-juillet », redoute Jean-Louis Teboul. Les soignants ne sont d’ailleurs pas les seuls à être au bord de la crise de nerfs. Les malades qui souffrent d’autres pathologies et dont les interventions ont été reportées subissent les conséquences, parfois durement, de la crise sanitaire.


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