Covid : le sentiment de déclassement en forte hausse chez les jeunes

Selon le baromètre annuel de la Drees, publié ce jeudi, 25 % des Français disaient vivre dans une mauvaise situation financière fin 2020, contre 19 % un an plus tôt. La progression est particulièrement visible chez les 18-29 ans, plus que jamais préoccupés par le chômage et le risque de basculer dans la pauvreté.


People queue to order pizzas in a restaurant in Paris on January 15, 2021, on the eve of a new curfew at 6:00 pm to try to decrease the ongoing coronavirus disease (Covid-19) pandemic. (Photo by Thomas COEX / AFP)

La crise sanitaire a renforcé la crainte des Français de tomber dans la précarité, surtout chez les plus jeunes. Selon le baromètre annuel publié ce jeudi par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère des Solidarités et de la Santé, le nombre de personnes affirmant avoir des difficultés financières est au plus haut depuis treize ans et l’inquiétude est particulièrement vive chez les 18-29 ans.

D’après ce rapport, la part de Français disant se trouver dans une mauvaise situation financière est passée de 19 % à 25 % entre fin 2019 et fin 2020. Selon la Drees, qui tient ce baromètre depuis l’an 2000, cet indicateur n’avait pas atteint un tel niveau depuis la crise économique de 2008 et n’avait depuis connu qu’un léger sursaut au plus fort de la crise des « gilets jaunes ».

Le spectre du chômage

Si l’inquiétude grimpe dans toutes les classes d’âge et dans tous les milieux socioprofessionnels, elle est particulièrement forte chez les 18-29 ans, dont la part déclarant des difficultés économiques a quasiment doublé, passant de 15 % à 28 %. A noter que cette hausse est plus forte chez les étudiants (+17 points) que chez les non-étudiants (+11 points). En un an, cette classe d’âge est passée de la plus satisfaite à la plus préoccupée par sa situation financière.

Surtout, les moins de 30 ans sont de plus en plus nombreux à avoir l’impression de vivre moins bien que leurs parents. En 2020, ils étaient 36 % à l’affirmer, contre 22 % l’année précédente. Alors que le gouvernement tente de protéger cette catégorie d’âge de la crise économique provoquée par la pandémie, notamment via son plan « 1 jeune, 1 solution » , ceux-ci ont plus que jamais peur du chômage.

Selon la Drees, ils étaient 63 % à craindre de ne pas trouver ou de perdre leur emploi fin 2020, soit 15 points de plus qu’un an auparavant. Globalement, leur optimisme est en chute libre : ils n’étaient que 51 % à croire en l’avenir fin 2020 contre 68 % un an plus tôt.

Aides de l’Etat

Paradoxalement, si les Français ont dans l’ensemble l’impression que leurs finances se sont dégradées, la peur de basculer dans la pauvreté dans les années à venir reste stable. En 2020 comme en 2019, une personne sur cinq se considère comme pauvre et un autre cinquième de la population dit craindre de le devenir dans les cinq prochaines années.

Mais là aussi, la catégorie des 18-29 ans apparaît plus pessimiste que la moyenne. En un an, le nombre de jeunes se déclarant pauvres est passé de 20 % à 26 %, et la crainte de le devenir prochainement passe de 19 % à 21 %. Les moins de 30 ans forment ainsi la classe d’âge la plus touchée et la plus inquiète de tomber dans la pauvreté.

Face à ce constat, les Français les plus vulnérables se tournent vers l’Etat. Tous âges confondus, 46 % d’entre eux disent attendre davantage d’aides des pouvoirs publics pour améliorer leur situation financière. Un chiffre stable par rapport à 2019 mais qui a fortement augmenté chez les personnes dont les finances se sont dégradées. Au total, 65 % d’entre eux attendent ainsi un coup de main de l’Etat. Un chiffre considérable au moment où le gouvernement s’interroge sur l’avenir de sa politique du « quoi qu’il en coûte ».


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