Covid : les autotests pourront être vendus en supermarché jusqu’au 31 janvier

Un arrêté publié ce mardi autorise la vente hors pharmacies à titre dérogatoire des autotests. Les officines se sont battues en vain pour conserver leur monopole sur la commercialisation de ces dispositifs médicaux.


Lundi soir, il n’y a pas eu un mot sur les moyens de lutter contre la pénurie d’autotests Covid parmi les annonces du Premier ministre et du ministre de la Santé, suite à la tenue du Conseil de défense sanitaire. Un simple oubli, plaide-t-on.

Une décision très attendue par le secteur de la grande distribution a pourtant été prise : la vente d’autotests pour dépister le Covid-19 a été autorisée « à titre exceptionnel et jusqu’au 31 janvier 2022 » en grandes surfaces. L’arrêté a été publié ce mardi matin au « Journal Officiel ».

Vente à prix coutant

Cela fait des mois que la grande distribution milite pour obtenir le droit de vendre les autotests. Les patrons de Leclerc et de Système U sont récemment revenus à la charge avec un argument choc : à la veille de Noël, nombre de Français n’ont pas réussi à se procurer les précieuses boîtes de tests à réaliser soi-même à la maison.

Les grandes surfaces mettent en avant un autre avantage concurrentiel : la vente à prix coûtant. Certaines enseignes évoquent un tarif de 2 à 5 euros la boîte. D’autres plus précises évoquent environ 2 euros pour les premiers arrivages. Dominique Schelcher, patron de Sysytème U, avance un prix compris entre 1,90 et 1,99 euro.

Certains distributeurs disent avoir déjà commencé à constituer des stocks. Alors que la filière officinale se fournit auprès de sous-traitants français (qui eux-mêmes s’approvisionnent souvent en Asie), la grande distribution a des acheteurs qui vont directement à la source, en Chine notamment.

Il y a un an, la Direction générale de la santé avait envisagé la vente d’autotests dans les supers et hypermarchés. Elle avait renoncé et cédé au lobby des pharmaciens. Les enseignes avaient passé des précommandes. Elles connaissent donc les circuits d’approvisionnement.

« C’est bizarre de lâcher après les fêtes », souligne un acteur de la grande distribution, dépité. « Il faut le temps de mettre les tests en magasin », « à partir de la fin de la semaine », explique-t-il. ça n’a pas été possible d’acheter des autotests en grande surface pour Noël ; ce sera un peu juste pour le Nouvel An.

Une centaine de centres Leclerc en disposeront pour le réveillon, selon Michel-Edouard Leclerc. Lidl a annoncé que la mise en vente débuterait dans dix jours. Carrefour annonce l’arrivée de dizaines de milliers d’autotests dès vendredi, jour du réveillon du 31 décembre. L’essentiel des livraisons arrivera dans les magasins début janvier indique la Fédération du commerce et de la distribution.

Une capacité de 1 million d’autotests par jour en pharmacie

Les pharmaciens et leurs fournisseurs défendent leur monopole sur les autotests, qui sont un « dispositif médical ». Lundi matin, ils se sont réunis à l’initiative des syndicats, en présence de l’Ordre, des communautés de groupement et des grossistes-répartiteurs, ces entreprises réglementées qui approvisionnent les officines en médicaments avec un cahier des charges très strict.

Et ils ont fait les comptes : « En mobilisant toute la chaîne, nous serons capables de répondre à la demande en prévision du Nouvel An », assurait Hubert Olivier, le président du grossiste-répartiteur OCP. Soit une capacité de vente de 1 million d’autotests par jour. Pour cela, il a fallu passer des commandes en masse. Les officines, qui sont nombreuses à acheter leurs autotests en direct chez le fabricant, se sont également tournées vers leur grossiste habituel pour accélérer la cadence.

Les pharmaciens jugés imprévoyants

Ces promesses n’ont apparemment pas suffi à convaincre le gouvernement. Au ministère de la Santé, on estime que les pharmaciens ont été imprévoyants, avec des commandes insuffisantes à l’approche des fêtes. A l’inverse, les grossistes-répartiteurs incriminent la grande distribution qui a constitué des stocks à leur détriment, et expliquent le fiasco des livraisons de Noël par la lenteur du rebond de la production d’autotests.

S’il n’est pas convaincu de la bonne foi des pharmaciens, le ministère n’a pas voulu froisser une profession qui joue un rôle capital dans la lutte contre l’épidémie (2 millions de tests antigéniques réalisés en officine les 23 et 24 décembre, des vaccinations par millions). C’est pourquoi cette autorisation de vente des autotests en supermarché se fait à titre dérogatoire, pour une durée d’un mois. Du moins, pour l’instant.


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