Covid : l’Insee n’attend pas de vraie reprise au premier semestre en France

Le PIB devrait rester 4 points inférieur à la normale au premier trimestre, et remonter un peu au deuxième trimestre. A la fin juin, il se situerait à peu près 3 points en dessous de son niveau d'avant la crise.


Many people are in the center of Lyon to do their shopping during the first Saturday of the winter sales. This year, because of the covid-19 pandemic and the lockdown, the sales in France have been delayed and started on January 20th. France. Lyon, January 23, 2021.//KONRADK_KonradK-002/2101231802/Credit:KONRAD K./SIPA/2101231803

Sur le plan économique, les prochains mois risquent fort de ressembler à ceux qui viennent de passer. Ni franche reprise, ni net recul. L’économie hexagonale se trouve dans un entre-deux sanitaire et économique. « L’activité économique des prochains mois dépendra largement des conditions sanitaires », de l’issue de la course entre la campagne de vaccination et de l’avancée des variants, estime l’Insee dans une note de conjoncture publiée jeudi.

Cette incertitude pousse ses économistes à anticiper un PIB qui resterait 4 points inférieur à la normale au premier trimestre et remonterait un peu au deuxième trimestre. A la fin juin, il se situerait à peu près 3 points en dessous de son niveau de la fin 2019, c’est-à-dire avant l’arrivée du Covid. Ce n’est pas anodin : le manque à gagner pour l’économie française atteindrait 43 milliards d’euros en six mois, soit 1,8 milliard par semaine.

Une reprise très lente

Si les prévisions de l’Insee se révèlent exactes, alors la croissance sera de 1 % sur les trois premiers mois de l’année et de même ampleur au cours des trois mois suivants. L’acquis de croissance, c’est-à-dire le rythme de progression du PIB sur l’ensemble de 2021 si celui-ci restait au même niveau au deuxième semestre, serait de 5,5 %.

La reprise est lente. Et cela s’explique aisément. D’abord parce que l’épidémie dure. Une certaine lassitude s’installe dans les entreprises des secteurs les plus affectés par les restrictions sanitaires . Les perspectives d’emploi dans l’hôtellerie-restauration, le transport aérien et les services à la personne ont tendance à se dégrader. Ensuite, « les inquiétudes des entreprises quant à l’impact des mesures sanitaires sur leur productivité continuent. En tenant compte du télétravail et des réorganisations nécessaires, une entreprise sur quatre estime que les mesures sanitaires ont un effet négatif sur la productivité », pointe Julien Pouget, le chef du département de la conjoncture de l’Insee.

Dernier point, dans les deux départements en partie reconfinés, le Pas-de-Calais et les Alpes-Maritimes , les transactions par cartes bancaires ont chuté de l’ordre de 35 % lors du premier week-end de mise en place de ces restrictions. Prudence, donc. « S’il est peu probable que l’activité retombe au niveau très bas d’avril 2020, certaines mesures mises en place pendant le premier mais pas au cours du deuxième confinement, comme la fermeture des écoles par exemple, sont susceptibles, si elles devaient être adoptées, d’entraîner un choc plus important qu’en novembre », prévient l’Insee.

Des motifs d’espoir

Pourtant, il existe des motifs d’espoir . « La consommation reste bridée mais s’adapte en partie, d’autant que les revenus des ménages ont été globalement préservés. L’investissement a mieux résisté que ce que l’on pouvait craindre. Etl’industrie connaît une reprise qui a presque la forme d’un V. Certains secteurs comme celui des biens d’équipements sont revenus à leur niveau d’avant crise », souligne Julien Pouget.

Sans compter que l’Asie est résiliente et que, redonnant du pouvoir d’achat aux Américains, le plan de relance de l’administration Biden pourrait bien booster les exportations françaises. Selon l’OCDE, le programme des démocrates va, à lui seul, faire progresser le PIB de la planète de 1 % cette année. Et, si le PIB américain progresse de 6 % en 2021, « c’est l’équivalent du PIB d’un pays comme l’Italie, en plus pour l’économie américaine », remarque Jean-François Robin, responsable de la recherche chez Natixis.

Les économistes de l’assureur Allianz ont calculé que ce méga-plan de relance se traduirait par une hausse de 9 milliards d’euros de la demande adressée à la France en 2021. « Les équipements de transport, l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire, surtout les boissons alcoolisées, seront les principaux bénéficiaires de cette demande additionnelle depuis les Etats Unis », estime Ludovic Subran, chef économiste d’Allianz. Les Français pourraient dire merci au tombeur de Donald Trump.


myspotvip

Lorsque vous vous inscrivez et vous recevrez les meilleures offres de MySpotVip et vous recevrez également un guide d'ÉPARGNE.
Préparez-vous pour les offres VIP les plus exclusives et uniques!