Le pire semble derrière nous. Selon le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, la pandémie de Covid-19 est « au début d’une nouvelle ère », marquée par une « circulation contrôlée du virus ». « Nous sommes en train d’en finir avec Omicron », affirme-t-il dans une interview au « Parisien » ce jeudi. Dans ce contexte, « si les bons chiffres se poursuivent, envisager de lever le passe vaccinal dès le printemps me paraît envisageable », estime-t-il.
Fin janvier, Jean-François Delfraissy, qui conseille le gouvernement face à la crise sanitaire, avait déjà laissé entendre qu’il voyait la phase actuelle de l’épidémie « atterrir plutôt vers la mi-mars » . C’est cette échéance que retient également le ministre de la Santé, Olivier Véran. « A la mi-mars, on pourrait commencer à se poser sérieusement la question du port du masque en intérieur et du passe vaccinal », a-t-il déclaré sur Franceinfo, ce mercredi matin .
Une « phase chronique »
Selon Jean-François Delfraissy, nous entrons désormais dans « une phase chronique » de l’épidémie. « On va s’acheminer doucement, probablement à l’automne, vers une situation endémique, avec une circulation contrôlée du virus, mais avec de temps en temps des pics épidémiques dus à l’apparition de nouveaux variants. En clair, nous vivrons encore longtemps avec le Sars-Cov-2, mais de façon différente », poursuit-il.
« Avec un niveau de vaccination élevé et des rappels, vivre avec le Covid, c’est […] avoir une vie presque normale, laisser le virus circuler à condition que le niveau de contamination ne soit pas trop élevé. Et reprendre des mesures de restriction temporaire lors d’une reprise épidémique », explique-t-il. « C’est le modèle qui commence à se construire ».
« Vivre avec le virus, c’est peut-être aussi sortir de cette notion d’obligation, qui a été jusque-là nécessaire. Et arriver finalement à ce que les citoyens gèrent eux-mêmes leur vie en fonction du niveau de l’épidémie. On ne peut pas demander la même chose à un jeune de 18 ans ou à quelqu’un d’âgé. Ce sera aux citoyens de choisir (d’enlever le masque, par exemple, ndlr), d’évaluer le risque », souligne ce dernier.
Quatrième dose
Le président du Conseil scientifique met toutefois en garde : « ce n’est pas parce que la maladie s’installe de manière endémique qu’elle n’est pas grave ! Il va falloir beaucoup de temps pour que le Sars-Cov-2 devienne aussi bénin que les autres coronavirus. Il y aura des moments de forte circulation virale », rappelle-t-il.
Dans ce contexte, une quatrième dose sera d’actualité, mais « pour les plus fragiles vaccinés depuis six mois ». Ce qui nécessitera « probablement une nouvelle campagne de vaccination en octobre ». « Nous n’irons pas vers une quatrième dose généralisée », assure-t-il.