Covid : pour Jean-François Delfraissy, nous sommes « au début d’une nouvelle ère »

« Nous sommes en train d'en finir avec Omicron », affirme le président du Conseil scientifique dans une interview au « Parisien » ce jeudi. L'automne devrait être marqué par une circulation contrôlée du virus. Une nouvelle campagne de vaccination pourrait cependant être lancée en octobre pour les plus fragiles.


Le pire semble derrière nous. Selon le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, la pandémie de Covid-19 est « au début d’une nouvelle ère », marquée par une « circulation contrôlée du virus ». « Nous sommes en train d’en finir avec Omicron », affirme-t-il dans une interview au « Parisien » ce jeudi. Dans ce contexte, « si les bons chiffres se poursuivent, envisager de lever le passe vaccinal dès le printemps me paraît envisageable », estime-t-il. 

Fin janvier, Jean-François Delfraissy, qui conseille le gouvernement face à la crise sanitaire, avait déjà laissé entendre qu’il voyait la phase actuelle de l’épidémie « atterrir plutôt vers la mi-mars » . C’est cette échéance que retient également le ministre de la Santé, Olivier Véran. « A la mi-mars, on pourrait commencer à se poser sérieusement la question du port du masque en intérieur et du passe vaccinal », a-t-il déclaré sur Franceinfo, ce mercredi matin .

Une « phase chronique »

Selon Jean-François Delfraissy, nous entrons désormais dans « une phase chronique » de l’épidémie. « On va s’acheminer doucement, probablement à l’automne, vers une situation endémique, avec une circulation contrôlée du virus, mais avec de temps en temps des pics épidémiques dus à l’apparition de nouveaux variants. En clair, nous vivrons encore longtemps avec le Sars-Cov-2, mais de façon différente », poursuit-il.

« Avec un niveau de vaccination élevé et des rappels, vivre avec le Covid, c’est […] avoir une vie presque normale, laisser le virus circuler à condition que le niveau de contamination ne soit pas trop élevé. Et reprendre des mesures de restriction temporaire lors d’une reprise épidémique », explique-t-il. « C’est le modèle qui commence à se construire ».

« Vivre avec le virus, c’est peut-être aussi sortir de cette notion d’obligation, qui a été jusque-là nécessaire. Et arriver finalement à ce que les citoyens gèrent eux-mêmes leur vie en fonction du niveau de l’épidémie. On ne peut pas demander la même chose à un jeune de 18 ans ou à quelqu’un d’âgé. Ce sera aux citoyens de choisir (d’enlever le masque, par exemple, ndlr), d’évaluer le risque », souligne ce dernier.

Quatrième dose

Le président du Conseil scientifique met toutefois en garde : « ce n’est pas parce que la maladie s’installe de manière endémique qu’elle n’est pas grave ! Il va falloir beaucoup de temps pour que le Sars-Cov-2 devienne aussi bénin que les autres coronavirus. Il y aura des moments de forte circulation virale », rappelle-t-il.

Dans ce contexte, une quatrième dose sera d’actualité, mais « pour les plus fragiles vaccinés depuis six mois ». Ce qui nécessitera « probablement une nouvelle campagne de vaccination en octobre ». « Nous n’irons pas vers une quatrième dose généralisée », assure-t-il.


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