Le « raz-de-marée » de contaminations avec le variant Omicron va-t-il se traduire par un tsunami de cas graves à l’hôpital dans quelques jours ? Difficile de le prévoir, compte tenu du nombre de mutations que porte Omicron, et du peu de recul qu’offrent les premiers pays infectés par ce variant.
En France, les scientifiques et le personnel hospitalier sont fébriles. Il existe en effet un décalage de plusieurs jours entre une hausse des contaminations et son éventuelle répercussion sur les hôpitaux. Les jours qui viennent s’annoncent donc décisifs.
Une explosion des contaminations
La France connaît concomitamment deux vagues épidémiques . La cinquième vague, portée par le variant Delta, a déjà fortement fait augmenter les contaminations. Le taux d’incidence est ainsi passé de moins de 45 pour 100.000 habitants fin octobre, à plus de 500 aux alentours du 10 novembre. Cette multiplication par 100 du taux d’incidence s’est traduite par un doublement du nombre de personnes à l’hôpital.
Alors que cette cinquième vague semblait connaître un pic vers le 10 décembre, la courbe des contaminations s’est de nouveau emballée, portée par le variant Omicron, au moins trois fois plus contagieux . Si les entrées à l’hôpital en raison du Covid-19 connaissent depuis quelques jours une accélération, difficile de dire pour l’heure si elle va se confirmer.
Des services de réanimation déjà très sollicités
Au vu des taux actuels d’occupation des services de réanimation, une inflexion de la courbe des hospitalisations équivalente à celles des contaminations pourrait mettre l’hôpital en grande tension. En Corse ou en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, le nombre actuel de personnes en soins intensifs dépasse déjà les capacités habituelles de ces services.
Plus de la moitié des lits sont d’ores et déjà occupés dans toutes les régions de France métropolitaine, à l’exception de la Bretagne et de la Normandie. Le plan blanc a d’ailleurs été déclenché dans toutes les régions de France métropolitaine pour permettre aux hôpitaux de se réorganiser pour accueillir davantage de patients.https://flo.uri.sh/visualisation/8260811/embed
Le nombre actuel de patients hospitalisés, tout comme en réanimation, reste pour l’heure très inférieur aux niveaux records observés en 2020. Avec quelque 16.000 patients hospitalisés, dont 3.300 en soins critiques, le niveau actuel de personnes à l’hôpital en raison du Covid-19 est environ moitié moindre que lors des pics d’avril et novembre 2020.