Crise de l’eau à Mayotte : l’Etat prend en charge les factures de septembre à décembre

Le gouvernement prend des mesures d'urgence pour éviter une crise sanitaire dans le département, confronté à une forte sécheresse. Les 300.000 habitants n'ont désormais accès à l'eau courante qu'un jour sur trois.


L’Etat vole au secours des Mahorais. La cheffe de gouvernement a en effet annoncé que les factures d’eau des mois de septembre à décembre des habitants de Mayotte seront prises en charge.

« Les abonnés au service de l’eau n’auront pas à payer les factures des mois de septembre à décembre 2023, compte tenu de la dégradation très importante du service rendu au public », a précisé la Première ministre à l’issue d’une réunion interministérielle à ce sujet.

Le gouvernement prévoit également « d’élargir progressivement » jusqu’à la mi-novembre la distribution de bouteilles d’eau gratuites, limitée à ce jour à 50.000 personnes parmi les plus vulnérables, grâce à davantage d’acheminements de bouteilles depuis La Réunion et l’Hexagone. Une source proche du dossier, selon l’AFP, évoque un élargissement de cette distribution à environ 100.000 personnes.

Plus importante sécheresse depuis 1997

Quelque 300 militaires et civils seront déployés à Mayotte pour assurer la logistique de cette distribution, dont 50 assistants d’éducation dans les écoles. En outre, 30 personnels soignants renforceront les effectifs du centre hospitalier de Mamoudzou « dans les prochains jours », et un « dispositif d’aides » aux entreprises touchées par ces pénuries sera mis en place « courant novembre ».

La crise de l’eau qui frappe le département le plus pauvre de France est due à une sévère sécheresse, plus importante sécheresse depuis 1997. La situation devrait encore durer au moins « six à huit semaines », selon la Première ministre. Depuis le 4 septembre, la population mahoraise (310.000 habitants au 1er janvier 2023, selon l’Insee) est privée d’eau deux jours sur trois.

Les déficits pluviométriques sont aggravés par un manque d’infrastructures et d’investissements dans un territoire qui, sous pression de l’immigration clandestine venue notamment des Comores voisines, connaît une croissance démographique de 4 % par an.

Des travaux d’urgence ont été engagés (forages, recherche de fuites, interconnexion des réseaux…) mais ne devraient porter leurs fruits qu’à plus long terme. Sont également envisagés la mise en chantier d’une deuxième usine de dessalement et un projet de troisième retenue collinaire.


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