« Fermeté » et « solidarité » face à « l’absurdité ». En déplacement à Arpajon, dans l’Essonne, Bruno Le Maire et Olivia Grégoire sont allés à la rencontre de commerçants victimes de destructions dans la nuit de jeudi à vendredi. Pas de « quoi qu’il en coûte », mais une réponse ciblée pour le millier d’entreprises touchées.
Les annonces se sont donc limitées, côté Etat, à la possibilité d’un étalement des charges sociales et fiscales pour les commerces dégradés, qui pourra aller jusqu’à une annulation « au cas par cas ». Les professionnels soumis à l’impôt sur le revenu sont aussi invités au plus vite moduler à la baisse leur taux sur le site impots.gouv.fr pour réduire le niveau de leur prélèvement à la source.
Rassurer les acteurs économiques
En revanche, Bruno Le Maire a renvoyé la balle aux assurances. En accord avec le gouvernement, France Assureurs demande à ses membres de prolonger le délai de déclaration de sinistre à 30 jours, contre 5 habituellement. Ils ont promis une indemnisation rapide et une réduction de franchise pour les commerçants indépendants les plus touchés.
Face à des commerçants encore traumatisés devant leurs commerces portant les stigmates des attaques, Bruno Le Maire a surtout insisté pour que l’activité continue. « Ce que je vous demande comme ministre de l’Economie, c’est que ça tourne », a-t-il lancé, martelant que le gouvernement était à l’oeuvre pour rétablir partout l’autorité de l’Etat et assurer « la sécurité des biens et des personnes ». Pour soutenir les commerçants, Olivia Grégoire a réaffirmé être prête à une prolongation d’une semaine des soldes.
Pas de « quoi qu’il en coûte »
A plus long terme, Bruno Le Maire a exclu toutes nouvelles dépenses publiques d’ampleur pour répondre à la crise. « L’ordre ne reviendra pas par un désordre dans les comptes publics », a-t-il estimé. « Je ne crois pas à un nouveau plan banlieue, je ne crois pas que la réponse soit dans les milliards », a-t-il encore répété devant le propriétaire d’une pizzeria dégradée.
Face à ces interlocuteurs, que ce soit un couple de garagistes ou un autre de fromagers, le ministre s’est montré stupéfait de « l’absurdité » de ces violences « qui n’ont aucun sens » et n’a pas cessé d’interroger ceux qu’il a rencontrés sur les raisons de ce déchaînement de violence. Lui-même semble avoir sa petite idée, ciblant notamment le manque d’autorité des parents ou encore le trafic de drogue. En clair, la réponse sera politique, elle ne sera pas politique.