Emploi des jeunes : un plan à 6,5 milliards pour éviter une génération perdue

Le Premier ministre, Jean Castex, a présenté ce jeudi à Besançon le détail du plan « un jeune, une solution », qui s'étale sur 2020 et 2021. L'aide à l'embauche d'un jeune jusqu'à 25 ans concernera tous les contrats d'au moins trois mois payés jusqu'à 2 SMIC. L'exécutif table, par ce biais, sur 450.000 embauches.


French Prime Minister Jean Castex (2nd R), French Education, Youth and Sports Minister Jean-Michel Blanquer (3rd R) and French Labour Minister Elisabeth Borne (3rd L) visit the Franche-Comte industrial apprenticeship training centre on July 23, 2020 in Besancon, eastern France. (Photo by SEBASTIEN BOZON / AFP)

Une nouvelle page du quinquennat, concrète et ancrée dans les territoires. L’exécutif a choisi de faire du plan pour l’emploi des jeunes mis en place pour faire face à la crise du Covid-19 un symbole de cette stratégie. Mercredi, c’est depuis Chambord qu’Emmanuel Macron en a donné les grandes lignes. Et c’est depuis Besançon que Jean Castex a livré, jeudi, les détails de ce dispositif. « On va mettre en place des moyens inédits car nous savons qu’en temps de crise, ce sont ceux qui morflent le plus », a souligné le Premier ministre.

Au total, c’est une enveloppe de 6,5 milliards d’euros qui sera affectée, en 2020-2021, à cet ensemble de mesures baptisé « un jeune, une solution » et dont la mesure phare est la mise en place d’une aide à l’embauche des jeunes. Elle s’ajoutera aux 3,5 milliards d’euros déjà budgétés, a souligné Jean Castex.« Du jamais vu », a-t-il insisté.

Jusqu’à 2 SMIC

Versé trimestriellement, ce « coup de pouce pour accélérer l’embauche des jeunes » sera ouvert aux CDI et aux CDD conclus entre le 1er août et fin janvier. L’exécutif a choisi de placer le curseur très bas, avec un accès à l’aide y compris aux CDD de 3 mois seulement, signe de l’ampleur de sa crainte que la génération qui arrive sur le marché du travail se retrouve violemment impactée par la crise.

Le montant de la prime atteindra jusqu’à 4.000 euros pour les contrats d’« un an ou plus », « sous la forme d’une compensation de charges versée par l’Agence de service et de paiement », précise le ministère du Travail. Le patronat a été entendu sur le plafond de rémunération mensuel puisqu’il a été porté de 1,6 SMIC – comme envisagé initialement – à 2 SMIC, soit un peu plus de 3.000 euros mensuels. Ce relèvement, évoqué avec les partenaires sociaux mardi , permettra de couvrir la quasi-totalité des embauches. En revanche, l’âge maximal a été maintenu à 25 ans, là où le Medef plaidait pour 27 ans. Le gouvernement espère de cette mesure 450.000 signatures de contrats en 2020, pour un coût évalué à 1,2 milliard d’euros. A noter que l’aide sera doublée sur « les métiers de la transformation écologique des modèles économiques » pour les TPE-PME.

S’ajoute à cela un retour des emplois aidés – dont Emmanuel Macron avait fermé le robinet à son arrivée en 2017 – ciblés sur les jeunes éloignés de l’emploi : 60.000 Contrats initiative emploi (CEI) vont être débloqués dans le secteur marchand (dont 10.000 en 2020). Dans le secteur associatif ou public, les contrats aidés dénommés « Parcours emplois compétences » seront augmentés de 60.000, en plus des 20.000 initialement programmés, précise le ministère. 35.000 contrats d’insertion par l’activité économique vont aussi être ciblés sur les jeunes en 2021.

50.000 garanties jeunes supplémentaires

Mais le plan va plus loin. Il prévoit 50.000 entrées en Garantie jeunes supplémentaires en 2021, portant le total à 150.000. Le nombre de jeunes bénéficiant d’un suivi renforcé par Pôle emploi sera plus que doublé. Sont annoncés 70.000 accompagnements dits « intensifs » en 2020 (le double en 2021) et, alors que de jeunes bacheliers risquent de se retrouver sans formation, l’ouverture de places supplémentaires à l’université (10.000 et autant pour 2021) et en BTS (5.700 places). Il reprend par ailleurs les aides, déjà en vigueur depuis le 1er juillet, pour les embauches de jeunes en alternance d’ici à fin février : 5.000 euros pour un apprenti ou un contrat de professionnalisation de moins de 18 ans ; 8.000 euros pour un majeur.

Outre 100.000 places supplémentaires en service civique, le plan prévoit 200.000 places supplémentaires en formation. Pour les jeunes en échec dans l’enseignement supérieur, 100.000 nouvelles formations qualifiantes ou préqualifiantes seront ainsi proposées « dans les métiers d’avenir » (transition écologique, santé, numérique, secteurs prioritaires du plan de relance).


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