Alors que le gouvernement vient de lever l’obligation pour les entreprises de faire télétravailler leurs salariés , l’Insee publie une étude qui montre la forte incidence qu’elle a eue en 2021. L’an dernier, 22 % des salariés ont télétravaillé en moyenne chaque semaine, révèle l’étude de l’institut. « Parmi les salariés qui ont télétravaillé, 56 % l’ont fait une partie seulement de la semaine et 44 % la totalité », précise-t-elle, soulignant que 15 % des jours de travail l’ont été en distanciel.
La proportion de télétravailleurs a beaucoup varié au gré des contraintes qu’ont imposées les pouvoirs publics en réaction aux fluctuations de l’épidémie de Covid . La proportion de salariés en distanciel a beaucoup diminué à partir de juin 2021, ce qui correspond à la fin de l’injonction gouvernementale à mettre en télétravail à 100 % tous les salariés dont le poste le permettait.
Le pic a été atteint en avril. Ce mois-là, où le nombre de lits de réanimation occupés par des malades du Covid a atteint son maximum, jusqu’à 31 % des salariés ont été en tout ou partie en télétravail.
Profil type du télétravailleur
Sans surprise, l’institut constate que ce sont les cadres qui ont été le plus concernés, à 55 % contre 22 % des professions intermédiaires et 17 % des employés qualifiés. A contrario, en 2021, le télétravail a été « quasi inexistant » chez les employés peu qualifiés, les ouvriers, les CDD et les intérimaires. L’intensité du travail à domicile a aussi été plus élevée chez les cadres que dans les autres populations salariées, les managers étant cependant moins concernés que les autres.
Le poids renforcé de l’encadrement explique en partie le fait que le télétravail ait été plus important dans les grandes entreprises et chez les salariés âgés. Mais la taille de l’entreprise a aussi un impact en soi, avec seulement 9,4 % de télétravail chez celles de moins de 10 salariés et 36 % chez les employeurs de 250 salariés ou plus. Comme le lieu d’habitation : 56 % des Parisiens ont télétravaillé en 2021 contre seulement 10 % dans les petites communes.
Le test de 2022
Si l’on voulait dresser le portrait type du salarié ayant la plus forte probabilité d’appartenir à la cohorte des télétravailleurs, il serait le suivant : un homme (23 %) habitant à Paris, trentenaire ou quadragénaire (24,3 %), en CDI ou fonctionnaire (23,6 %), cadre ne supervisant pas d’autres salariés (58,2 %), à temps complet (23,6 %), travaillant dans une entreprise employant au moins 250 salariés.
L’année 2022 aura valeur de test sur la pérennité du bouleversement provoqué par l’épidémie… si une nouvelle flambée de Covid ne conduit pas de nouveau les pouvoirs publics à imposer un renforcement du télétravail. De nombreuses entreprises ont négocié ou sont en train de négocier sur le télétravail, ce qui permettra de mesurer l’ampleur du changement en régime de croisière.