Energie : Emmanuel Macron promet de nouvelles aides pour les PME

L'interview du président mercredi soir sur France 2 a été principalement axée sur l'inflation et la réforme des retraites. Un nouveau mécanisme sera présenté vendredi pour amortir la flambée de l'énergie pour les PME. Sur les retraites, il a affiché sa détermination à mener à bien la réforme.


Emmanuel Macron était très attendu . Deux semaines après avoir évoqué les nombreux dossiers internationaux, il est revenu sur France 2 mercredi soir pour parler des sujets qui touchent plus directement les Français.

Entre la crise du pouvoir d’achat, celle des prix de l’énergie, la situation dans les hôpitaux, la sécurité, et aussi les retraites ou la transition écologique, les dossiers sont aussi nombreux que brûlants. Six mois après sa réélection, l’heure était à la grande explication pour le président. « Nous devons passer cette tempête », a-t-il déclaré en ouverture de l’émission.

Gros rouleurs, étudiants, PME…

Deux sujets ont dominé son interview : l’inflation et les retraites. La ristourne sur le carburant, qui doit s’arrêter à la fin de l’année, sera remplacée par un mécanisme pour les gros rouleurs, a confirmé le président. Les dispositifs d’aide pour les étudiants seront renforcés, a-t-il promis.

Les petites entreprises seront aussi aidées, avec une hausse du prix de l’électricité et du gaz limitée à 15 % comme pour les ménages . Pour les PME, un mécanisme va être mis en place pour amortir les augmentations. Il sera présenté ce vendredi par le gouvernement. « Le système va garantir un prix raisonnable », a promis Emmanuel Macron. Enfin, pour les plus grandes entreprises, un dispositif d’aides va être mis en place.

Il a aussi fixé ses lignes rouges. « Si on veut recréer de l’emploi, la solution n’est pas de réindexer les salaires sur l’inflation », a-t-il rappelé, en soulignant que c’est François Mitterrand qui avait mis fin à cette indexation au début des années 1980. Au lieu d’un retour de l’indexation, il a repris la politique d’un autre de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy, le « travailler plus pour gagner plus » via des primes defiscalisées et désocialisées.

« Ce n’est pas l’Etat qui décide des augmentations de salaire », a rappelé Emmanuel Macron, demandant aux entreprises à partager la valeur. « Le dialogue dans une entreprise sur le partage de la valeur est légitime et nécessaire », a-t-il souligné. Il a remis sur le devant le dividende salarié, promesse de campagne . Le partage de la valeur fera l’objet d’une convention dans le cadre du Conseil national de la refondation.

« On n’a pas d’autre choix que de travailler davantage »

Comme il l’avait fait il y a quinze jours, Emmanuel Macron a pris des habits de professeur, graphiques à la clé, pour évoquer les déficits publics. « On doit faire des économies », a-t-il lancé, excluant de nouvelles taxes.

La réforme des retraites est venue s’inviter comme une évidence. « Si on veut réussir, si on veut avancer, on n’a pas d’autre choix que de travailler davantage », a-t-il lancé, rappelant que les salariés français travaillent moins que les Européens. Il a de nouveau affiché sa détermination pour mener à bien cette réforme. « La réforme des retraites est essentielle si on veut préserver notre modèle social, alors même qu’on ne peut plus augmenter nos impôts », a ajouté le chef de l’Etat.

Emmanuel Macron s’est fait pédagogue sur la réforme des retraites, dont les contours seront connus à la fin de l’année à l’issue des concertations actuellement menées avec les partenaires sociaux . « Le mandat que j’ai eu est de dire qu’à partir de l’été 2023, on devra décaler l’âge légal de 4 mois par an », a-t-il confirmé. Ce qui signifie un âge légal porté à 65 ans en 2031. Il s’est déclaré ouvert pour moduler les paramètres de la réforme des retraites, comme par exemple abaisser l’âge légal à 64 ans tout en rallongeant le nombre de trimestres de cotisations.

Un accord en amont au Parlement

Sur le plan politique, il a souhaité des « accords » avec des formations politiques – Les Républicains en premier lieu – pour trouver un accord en amont au Parlement sur la réforme des retraites. Au passage, Emmanuel Macron a dénoncé la « coalition baroque » de la Nupes. « Il n’y a pas aujourd’hui de majorité alternative, car celle-ci reposerait sur l’incohérence et les extrêmes », a-t-il dénoncé, après que les députés RN ont voté la motion de censure de la Nupes , une initiative qu’il a qualifiée de « cynique ».


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