Parfois c’est terminé, dans d’autres magasins, c’est l’inquiétude, immense. À Évreux (Eure), Fougères (Ille-et-Vilaine), Le Havre (Seine-Maritime), Paris, Cognac (Charente), Alençon (Orne), Tours (Indre-et-Loire), Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), Nantes (Loire-Atlantique), Elbeuf (Seine-Maritime) et Blois (Loire-et-Cher), des magasins Monop’ et Monoprix sont dans le rouge. Et ont fermé ces derniers jours, ou risquent de fermer leurs portes prochainement. La justice s’en mêle.
Le tribunal de commerce de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a pris la décision, de mettre quatre sociétés exploitantes de ces magasins (à Paris, Cognac, Fougères et Évreux) en liquidation, rapporte Le Pays Malouin.
« On est dans l’attente, dans le flou total »
« Sept petits mois et puis s’en va ». Ouvert le 28 avril 2023 en lieu et place d’un magasin Jennyfer (du prêt à porter féminin), rue de la Harpe à Évreux la supérette de proximité, Monop’, a déjà fermé ses portes, racontent nos confrères de La Dépêche d’Évreux. « À Noël, on sera au chômage », résument de leurs côtés, à La Chronique Républicaine, les sept salariés du Monop’ de Fougères. « On a appris le redressement judiciaire début novembre. On est dans l’attente, dans le flou total. Et pour certains d’entre nous, c’est compliqué », témoigne de son côté, sur 76actu, un salarié de Monop’ au Havre.
Il y a un mois, le tribunal breton plaçait en redressement judiciaire 12 sociétés du groupe Onyx, dont le siège social est en Bretagne, au Mesnil-roc’h. En à peine un an, le groupe Onyx avait racheté ou créé une douzaine de supérettes aux enseignes Monop’ et Monoprix, sous la forme d’une franchise. Quatre d’entre elles (MDC06, 6Juin Distribution, Magentix, et DSL) sont donc désormais liquidées. Car les pertes trop importantes.
« Des rayons quasi vides, depuis des semaines »
Les huit autres sont toujours en redressement judiciaire. « Ouvert sept jours sur sept, le point de vente affiche depuis plusieurs semaines des rayons quasi vides. Les horaires ont même été réaménagés : le magasin peut fermer vers 17 h 30/18 h contre 22 h au départ. On a environ quatre clients par jour », confie à 76actu un salarié de Monop’ au Havre, dépité.
Onyx a souvent cessé d’honorer ses factures auprès de son fournisseur et franchiseur Monoprix, qui a alors stoppé ses approvisionnements. Alors qu’un point d’étape était prévu le 8 janvier 2024, la procédure s’est accélérée en raison de l’impasse économique dans laquelle se trouvaient désormais quatre de ces 12 sociétés.
Plus de 1,2 million d’euros de passif dans l’Orne
La société Sieurs Distribution, qui exploite le Monoprix d’Alençon (dans l’Orne), où « des dysfonctionnements graves », étaient constatés déjà en septembre, rapporte L’Orne hebdo a fait l’objet d’une offre de reprise mais c’est elle qui affichait le plus lourd passif : plus de 1,2 million d’euros.Vidéos : en ce moment sur Actu
Les causes de ces déboires ? Onyx, dans un communiqué, rejette la faute sur son franchiseur, Monoprix, lui reprochant de l’avoir conduit à ouvrir trop rapidement les 12 supérettes. Et sans assistance alors que, selon la chargée de communication du groupe, Monoprix est partenaire à 28% de la holding MDC distribution (Onyx détenant les 72% restants) propriétaire des commerces concernés.
« Ils sont responsables à 100% de leurs salariés et de leur gestion (…) Ils n’ont quasiment rien payé de ce qu’ils nous doivent. En résumé, ils n’ont pas réussi le développement de leurs magasins. Il existe 170 franchisés partenaires de Monoprix, jamais nous n’avons rencontré ce genre de difficultés avec des gens qui rejettent ainsi la faute sur le franchiseur », répond, de son côté, cash, Monoprix, à nos confrères du Pays Malouin.