Ce n’est que début juin, à la fin du congrès de Force ouvrière à Rouen que sera désigné le nouveau secrétaire général de Force ouvrière. Mais un mois après l’annonce par Yves Veyrier de sa décision de ne pas faire un deuxième mandat , la bataille pour sa succession a commencé. Le sujet va s’inviter au Comité confédéral national (CCN) de FO, réuni ce mercredi.
Des deux candidats au secrétariat général, Christian Grolier, de la Fédération générale des fonctionnaires FO, est le premier à s’être dévoilé . Le 24 mars, il a écrit aux membres du CCN pour se mettre « à la disposition » de l’organisation. Frédéric Souillot, déjà membre de la direction de FO, ne s’est pas encore exprimé. Mais sa fédération d’origine, la métallurgie, a annoncé avoir décidé de le représenter au bureau confédéral. Une façon de prendre date, sachant que les candidatures doivent être présentées par des structures syndicales.
Les trotskistes divisés
Les deux camps ont commencé à se compter et le CCN va y contribuer. On sait déjà que contrairement à 2018, Christian Grolier ne pourra compter que sur une partie des trotskistes du POI, l’autre allant vers Frédéric Souillot, soutenu par les réformistes.
Le fonctionnaire pourrait cette fois-ci bénéficier de voix d’anarchistes qui avaient soutenu il y a trois ans et demi Patrice Clos. Une déclaration dont « Les Echos » ont eu copie signée notamment par ce dernier affirme que « la majorité silencieuse, actuellement écartée de fait de l’administration de la confédération, doit prendre sa place ». Il s’agit d’une position sur l’orientation, pas sur les candidats, affirme un signataire.
Précédent duel en 2004
Reste que, comme le POI, les anarchistes pourraient se diviser : Christian Grolier « s’inscrit dans la continuité d’Yves Veyrier », comme Frédéric Souillot, dénonce le breton Marc Hébert, dans le dernier numéro de « L’anarcho-syndicaliste ». Sachant que toutes les organisations ne se sont pas encore positionnées, en particulier le fameux « marais » de FO, selon les pointages, Christian Grolier pourrait recueillir de 30 % à 40 % des voix contre 60 % à 70 % à Frédéric Souillot, donné grand favori.
La dernière fois qu’un duel s’était profilé en congrès, c’était en 2004 lors de l’arrivée de Jean-Claude Mailly. Juste avant, son challenger, Jean-Claude Mallet, membre aussi du bureau confédéral, avait jeté l’éponge .
Il reste encore un peu de temps avant que les candidatures ne soient officiellement déposées. La circulaire rappelant les règles de présentation n’a même pas encore été publiée.