Yves Veyrier a annoncé ce jeudi matin lors d’une réunion de la commission exécutive, la direction élargie de Force ouvrière (FO) qu’il ne se représentera pas comme secrétaire général.
Cet ingénieur météorologue était arrivé par surprise à la tête de la centrale en novembre 2018. Sa désignation par le CCN de FO (le parlement de l’organisation qui regroupe les numéros un départementaux et fédéraux) faisait suite à la démission de Pascal Pavageau . Moins de six mois après son élection en congrès, ce dernier avait dû quitter son poste après la révélation d’un fichier occulte concernant la centaine de dirigeants territoriaux et fédéraux de FO.
25ème congrès
Yves Veyrier avait prévu initialement de faire un dernier mandat comme simple membre de la direction resserrée qu’est le bureau confédéral de FO avant de partir à la retraite. Une échéance qu’il a donc maintenue en décidant de passer la main dans trois mois, au 25ème congrès de la centrale qui se déroulera à Rouen du 29 mai au 4 juin.
Les interrogations sur ses projets avaient commencé à poindre à la suite de l’épisode de la négociation sur la formation professionnelle . A son issue, le négociateur de FO avait émis un avis positif sur l’accord et traditionnellement, les décisions en la matière sont prises par le bureau confédéral. Mais lors d’une réunion du CCN, les trotskystes et les anarchistes avaient fait monter la pression et en définitive, la centrale avait annoncé qu’elle ne signerait pas.
Au centre du jeu social
Yves Veyrier peut clairement inscrire à son bilan d’avoir réussi rapidement à apaiser le climat et remettre en ordre de marche son organisation prise dans la tourmente de l’affaire du fichier, contrairement à ce qui s’est passé à la CGT après le scandale qui avait provoqué en 2015 la démission de Thierry Le Paon et l’arrivée de Philippe Martinez.
Il faut se rappeler qu’il était en effet arrivé à la tête d’une organisation profondément déchirée. Il avait d’ailleurs dû affronter deux candidats, le fonctionnaire Christian Grolier, soutenu par une grosse partie des trotskystes, et Patrice Clos, soutenu par les anarchistes. Il n’avait dû sa victoire qu’à une faible avance sur le premier .
Après le virage protestataire que voulait lui faire prendre Pascal Pavageau, Yves Veyrier aura aussi réinstallé Force ouvrière au centre du jeu social tout en conservant un pied du côté de la contestation au côté de la CGT, comme par exemple le 27 janvier dernier.