Après le coup de froid annoncé la veille sur le front du commerce extérieur , voilà de quoi mettre un peu de baume au coeur du gouvernement. Après deux mois consécutifs de baisse, l’activité industrielle dans l’Hexagone a repris des couleurs.
Selon les données publiées ce mardi par l’Insee , en effet, la production industrielle prise dans son ensemble a progressé de 2 %. Dans le seul secteur manufacturier, la hausse atteint 2,4 %.
L’impact du blocage des raffineries largement effacé
Cerise sur le gâteau, la hausse constatée en novembre touche toutes les branches d’activité mais elle est particulièrement forte dans celle de la cokéfaction-raffinage du fait de la reprise de l’activité après un mois d’octobre marqué par des mouvements sociaux qui avaient conduit au blocage de plusieurs raffineries et entraîné une pénurie d’essence dans de nombreuses stations-service.
L’activité y bondit en effet de 90 % en novembre, effaçant largement la chute de près de 47 % du mois précédent, imputables aux grèves. Des chiffres spectaculaires même si, rappelle l’Insee, « la contribution directe du raffinage au rebond dans l’ensemble de l’industrie reste cependant limitée en raison de son faible poids dans la valeur ajoutée industrielle ».
Un rebond quasi général
La reprise de l’activité dans les autres branches d’activité constitue de ce fait une bonne nouvelle. La production se redresse dans les « autres produits industriels » (+2,2 % après ‑1,8 %) et les biens d’équipement (+5,3 %, après ‑3,5 %), détaille l’Insee. Elle augmente aussi « légèrement » dans les industries agroalimentaires et les matériels de transport au sein desquels les statisticiens publics notent un rebond dans l’automobile (3,1 % après un repli de 6,1 % en octobre).
Seules les entreprises de la branche regroupant les industries extractives, énergie, eau restent à la peine. L’activité y baisse de nouveau, « mais à un rythme plus modéré », indique l’Insee : ‑0,6 en novembre après ‑5,3 % le mois précédent.
Sur un an, la crise de l’énergie pèse sur l’activité
En rythme annuel, le tableau est un peu différent. Et la comparaison entre les mois de septembre à novembre 2022 par rapport à la même période de 2021, montre clairement les effets de la crise de l’énergie et l’ arrêt, pour cause de maintenance, d’une grande partie du parc nucléaire français .
Prise dans son ensemble, la production industrielle affiche un très léger repli (-0,1 %) « du fait de la baisse de production dans l’énergie », explique l’Insee. Et de détailler que sur cette période, la production est en très forte baisse dans les industries extractives, énergie, eau (‑14,8 %), essentiellement du fait de la baisse de la production d’électricité.
Mais dans le même temps, l’activité dans le seul secteur manufacturier affiche une hausse annuelle de 2,8 %. Si l’activité diminue dans l’agroalimentaire, notamment, « la production augmente nettement dans les matériels de transport (+11,4 %) ». Une augmentation largement tirée par le bond de 23,5 % de l’industrie automobile qui s’avère « moins affectée qu’il y a un an par les difficultés d’approvisionnement en composants électroniques », selon l’Insee.