Cette fois-ci la messe est dite. En 2022, le déficit commercial français sera non seulement à un niveau record mais qui plus est, largement supérieur au niveau anticipé par le gouvernement .
Selon les données publiées ce lundi par les Douanes, il atteint 159,5 milliards d’euros sur les douze derniers mois. C’est 3 milliards de plus que ce qui était indiqué dans le projet de loi de Finances pour 2023, qui tablait sur une balance commerciale dans le rouge de 156 milliards d’euros.
Une tendance à l’amélioration grâce à l’énergie
Autant dire que les chiffres de décembre, qui seront publiés le 7 févriers prochain, propulseront le déficit bien au-dessus des 160 milliards d’euros. Reste désormais à savoir quel profil présentera l’année qui vient tout juste de démarrer. Dans son projet de loi de Finances, l’exécutif anticipe que le déficit commercial de l’Hexagone « serait quasiment stable en 2023 (à 154 milliards) sous l’hypothèse d’une stabilisation des prix des importations d’énergie à leur niveau record de 2022 ».
Or, ceux-ci ont désormais tendance à s’éloigner de ces niveaux records atteints dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce qui produit ses effets sur la balance commerciale française. Selon l’administration des Douanes , qui prend en compte la moyenne mobile sur trois mois (car elle permet de lisser une série de chiffres pour éliminer les variations peu significatives), « le solde commercial continue de s’améliorer ». Fin novembre, il s’établissait, toujours en moyenne mobile, à 13 milliards d’euros contre 14,1 milliards le mois précédent et plus de 16 milliards en août dernier.
Une amélioration qui tient pour l’essentiel à une diminution des importations qui « est portée par celle des approvisionnements énergétiques ». De fait, toujours selon les Douanes, grâce au repli constaté des prix sur le marché, le montant des approvisionnements en énergie a diminué, en novembre, de 10,4 % après des baisses de 8,2 % en octobre et de 7 % en septembre. Et ceci « après avoir continuellement augmenté depuis la fin de l’année 2020 ».
Hors énergie, la situation reste difficile
Une bonne nouvelle qui ne doit pas faire oublier que la situation reste difficile pour nombre d’entreprises, qui ont vu leurs factures s’envoler, et pour le commerce extérieur français en général. Si le solde énergétique s’améliore de 1,4 milliard, hors produits énergétiques, la situation est toute autre. La balance commerciale se dégrade légèrement d’octobre à novembre, à hauteur de 300 millions d’euros. Après s’être dégradée de 200 millions entre septembre et octobre.
Dans le détail, et sur le seul mois de novembre, le solde des échanges de biens d’investissement ainsi que celui des biens intermédiaires se dégradent de 0,4 milliard et 0,1 milliard respectivement. Quant au solde des biens de consommation, il s’améliore légèrement de 0,1 milliard sur le mois, grâce essentiellement à une diminution des importations.
En parallèle, l’excédent de la balance des services est revenu de 4 milliards d’euros au mois d’octobre à 2,4 milliards en novembre selon les données publiées par la Banque de France. Un recul qui s’explique par la nette baisse des excédents tirés des services de transports divisés par deux sur la période.