Lors de sa conférence de presse de ce jeudi à 11 heures, Jean Castex était entouré de quatre membres du gouvernement, Olivier Véran (Santé), Alain Griset (PME).
2021 sera l’année de la gastronomie française
Jean Castex a annoncé jeudi vouloir faire de 2021 “l’année de la gastronomie française” afin d’aider les restaurants, pour l’heure fermés administrativement au moins jusqu’au 20 janvier en raison de l’épidémie de coronavirus.
Plaidant pour “valoriser le savoir-faire de nos bars et restaurants” ou encore pour “les aider à moderniser leur outil de travail”, le Premier ministre a indiqué qu’il désignerait “une personnalité qualifiée pour préparer ce grand chantier en lien étroit avec les professionnels”.
Auto-écoles et visites immobilières
Les cours de conduite des auto-écoles et les visites immobilières pourront reprendre à compter du samedi 28 novembre, a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex.
La reprise des cours de conduite devra se faire “dans le respect du protocole sanitaire qu’elles appliquaient précédemment, mais la préparation des épreuves théoriques continuera de se faire à distance”, a précisé le chef du gouvernement.
Les visites de logements seront autorisées “pour les professionnels comme les particuliers, là encore dans le respect du protocole sanitaire applicable”, a encore dit M. Castex.
Bilan sanitaire et réouverture des petits commerces
Le Premier ministre Jean Castex a assuré jeudi que “les premiers résultats sont là” dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19, mais a demandé de ne pas “baisser la garde” et jugé “prématuré” un déconfinement, lors d’une conférence de presse.
“Nous ne pouvons pas baisser la garde, notre objectif est de permettre un retour par étapes à une vie plus normale, de vous permettre de passer les fêtes de fin d’année avec vos proches tout en limitant au maximum le risque de reprise épidémique: il est donc prématuré de parler de déconfinement”, a fait valoir le chef du gouvernement, deux jours après l’allocution d’Emmanuel Macron lors de laquelle un “allègement” du confinement a été annoncé.
Les petits commerces doivent rouvrir dès ce samedi 28 novembre, mais le principe du confinement et des attestations de sortie est maintenu jusqu’au 15 décembre. Il doit être remplacé à cette date par un simple couvre-feu nocturne.
Un retour à la normale, avec réouverture des restaurants, est envisagé pour le 20 janvier, mais à la condition expresse que “la période des fêtes de fin d’année ne (se soit) pas traduite par un rebond de l’épidémie”, a prévenu le Premier ministre, en rappelant que d’ici là, “le télétravail restera la règle et devra être le plus massif possible”.
“Ces mesures ont suscité de la part de certains d’entre vous de la colère et de l’incompréhension, j’en suis parfaitement conscient, comme je comprends sincèrement la lassitude générale du peuple français et de l’ensemble des peuples face à une épidémie qui se prolonge et qui est souvent imprévisible, mais ces mesures étaient nécessaires”, s’est justifié M. Castex.
Le chef du gouvernement s’est par ailleurs félicité de “premiers résultats” positifs depuis la mise en œuvre du reconfinement.
En particulier, le taux de reproduction du virus (R0) “est aujourd’hui estimé à 0,65”, a indiqué Jean Castex, c’est-à-dire que 100 malades contaminent 65 personnes.
L’épidémie régresse lorsque le taux est inférieur à 1.
Selon le chef du gouvernement, il s’agit de “l’un des niveaux les plus bas d’Europe”.
La stratégie vaccinale
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi matin que “la stratégie et l’organisation” française “pour le vaccin” serait présentée la semaine prochaine par le gouvernement.
“Le gouvernement vous précisera la semaine prochaine sa nouvelle stratégie +tester, alerter, protéger, soigner+”, a-t-il indiqué jeudi lors de la conférence de presse du gouvernement.
“Il vous présentera également la stratégie et l’organisation que nous mettons en place pour le vaccin”, a ajouté le Premier ministre.
Encore incertaine il y a quelques semaines, la perspective d’un vaccin protégeant contre le Covid-19 s’est concrétisée ces deux dernières semaines avec une pluie d’annonces de laboratoires concernant l’efficacité de leur vaccin: Pfizer et BioNTech ont dégainé les premiers, suivis par Moderna et AstraZeneca/Université d’Oxford.
Emmanuel Macron a annoncé mardi soir que la campagne vaccinale en France pourrait être lancée dès “fin décembre début janvier”.
Fonds de solidarité: nouvelle aide aux entreprises dans certains secteurs
Une aide “de 15% à 20%” du chiffre d’affaires sera accordée aux entreprises des secteurs affectés par la crise comme l’hôtellerie, le tourisme ou l’événementiel, et dont le chiffre d’affaires a chuté “au moins de moitié”, a indiqué jeudi le Premier ministre Jean Castex.
Lors d’une conférence de presse, le chef du gouvernement a rappelé le nouveau mode de calcul du Fonds de solidarité pour les entreprises qui resteront fermées en décembre, sur la base de 20% du chiffre d’affaires réalisé pendant la même période de 2019, lorsqu’il est plus favorable que l’aide de 10.000 euros.
Les stations de ski ouvertes à Noël… mais pas les remontées mécaniques
Les stations de ski pourront rouvrir durant la période des fêtes de fin d’année, mais les remontées mécaniques devront rester fermées, a annoncé jeudi le Premier ministre Jean Castex, promettant d’aider les communes et professionnels concernés.
“Bien entendu, il sera loisible à chacun (…) de se rendre dans ces stations pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes, des commerces – hors bars et restaurants – qui seront ouverts. Simplement, toutes les remontées mécaniques et les équipements collectifs seront fermés au public”, a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse.
Il a justifié cette décision ainsi:
“Quelle que soit l’importance des efforts que sont prêts à consentir les gestionnaires et les responsables de stations, il ne serait en effet pas prudent de laisser se rassembler des flux très importants de population avec des activités susceptibles de solliciter par ailleurs les services hospitaliers.”
Cette décision était très redoutée par les professionnels du ski et les élus des régions concernées. Dans une tribune publiée jeudi, ils ont estimé qu’il n’y avait “aucune raison crédible à ne pas rouvrir” dès les vacances de Noël, qui représentent entre 20% et 25% de leurs recettes.
Selon eux, il y a “un enjeu économique et social majeur pour une filière qui représente plus de 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, 2 milliards d’euros d’exportations” et qui “fait vivre un tissu d’entreprises locales, qui emploie plus de 120.000 personnes dans des territoires dont l’économie locale repose souvent pour l’essentiel sur ce secteur”.
Le Premier ministre a évoqué jeudi des discussions en vue “d’indemniser les pertes de recettes occasionnées par cette décision” et de “préparer au mieux la période suivante, à partir de janvier”, où une ouverture “plus large” pourrait être décidée si la situation sanitaire s’améliore.
Il a aussi assuré vouloir régler la situation des travailleurs saisonniers, très présents dans les stations de ski en temps normal.
Par ailleurs, le Premier ministre a indiqué que la France était active “sur le plan européen pour que ces règles puissent être le plus harmonisées possible”, alors que l’Allemagne souhaite demander à l’Union européenne d’interdire jusqu’au 10 janvier les séjours de ski, malgré l’opposition de l’Autriche et des professionnels du secteur.
Travailleurs précaires: aide de 900 euros par mois au 1er novembre jusqu’en février
Jean Castex a annoncé jeudi une aide pour les travailleurs précaires, saisonniers, intermittents ou extras, qui “travaillaient beaucoup” l’an dernier, avec une “garantie de ressource de 900 euros par mois” jusqu’en février 2021.
“Il s’agit d’une réponse exceptionnelle pour les 400.000 extras de la restauration, ceux qu’on appelle les permittents de l’événementiel ou d’autres secteurs, inscrits à Pôle emploi et qui ont vu cette année leurs revenus baisser drastiquement”, a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse.
La ministre du Travail Élisabeth Borne a précisé dans la foulée que l’aide concernera “ceux qui ont travaillé plus de 60% du temps en 2019” et “qui n’ont pas pu travailler suffisamment en 2020 pour recharger leurs droits” au chômage du fait de la crise.
Elle a cité certains travailleurs “particulièrement affectés par la crise” comme les saisonniers, ou “certains Français qui, avant la crise, travaillaient beaucoup en enchaînant contrats courts et périodes de chômage” comme les extras de la restauration, de l’événementiel et certains intérimaires.
La garantie de revenu minimum de 900 euros par mois s’appliquera sur les mois de novembre, décembre, janvier et février et bénéficiera “à près de 400.000 travailleurs précaires dont 70.000 jeunes”, a détaillé la ministre qui avait annoncé le principe de cette aide dans les Échos, sans en dévoiler le montant.
Lors de son allocution mardi, le chef de l’État Emmanuel Macron avait annoncé une “réponse exceptionnelle” pour “les saisonniers, les extras qui n’ont plus d’engagement depuis des mois, les précaires qui travaillaient les années précédentes mais ne retrouvent plus d’emplois”.
La Garantie jeunes étendue en 2021 à 200.000 bénéficiaires
La Garantie jeunes bénéficiera en 2021 à “au moins 200.000 jeunes”, soit un doublement de ses bénéficiaires, a annoncé jeudi le Premier ministre, Jean Castex, indiquant que des aides, y compris financières, seront aussi prévues pour les jeunes diplômés cherchant un premier emploi.
“Nous doublerons l’année prochaine le nombre de bénéficiaires de la Garantie jeunes par rapport à ce qui était prévu en 2020” et “ce ne sont pas 100.000 mais au moins 200.000 jeunes” qui pourront ainsi en bénéficier, a annoncé M. Castex lors d’une conférence de presse.
La Garantie jeunes propose une allocation mensuelle (d’un montant maximal de 484 euros) et un accompagnement renforcé en mission locale pendant un an aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont “ni en emploi ni en études ni en formation” et “en situation de précarité financière”.
Notant que “la crise économique pénalise l’insertion des jeunes sur le marché du travail”, M. Castex a indiqué que le gouvernement allait “aussi aider les jeunes diplômés qui ont fini leurs études et ont de vraies difficultés, compte tenu de la crise, à trouver leur premier emploi”.
Cette aide prendra la forme d’un “dispositif spécifique” avec à la fois un accompagnement par Pôle emploi ou l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) et le “bénéfice d’une allocation financière”, a-t-il détaillé.
La ministre du Travail, Élisabeth Borne, a cité le cas d’une “jeune diplômée” qui, en raison de la crise, aurait des difficultés à trouver un emploi.
“Ses parents ne peuvent pas l’aider, elle finançait ses études par un petit boulot de serveuse, mais avec la crise elle ne trouve plus de travail, elle est donc sans ressources. Nous allons l’aider financièrement le temps de sa recherche”, avec “un soutien financier sur mesure jusqu’à 500 euros par mois”, a-t-elle dit.