Après quasiment six mois de pause contrainte, l’usine de verres Duralex a respris sa production ce lundi 17 avril. « Aujourd’hui on reprend l’activité industrielle, on rallume le four. Mais l’incertitude qui a généré cette décision il y a cinq mois est toujours là », explique sur RTL José-Luis Llacuna, PDG de Duralex. « Les prix de l’énergie se sont stabilisés, mais sont toujours plus élevés que les prix de 2021. Il y a aussi une incertitude de la demande qui fait qu’on ne peut pas dire qu’on tourne la page, mais qu’on reprend parce qu’il le faut ».
Depuis plus de cinq mois, aucun verre n’a donc été produit. « Commercialement, on avait du stock, donc les clients ont pu acheter nos produits sans problème » assure le PDG.
Chômage partiel
Pressé par la hausse des prix de l’énergie, le groupe Duralex avait choisi d’éteindre, le 1er novembre 2022, le four de son usine historique de la Chapelle-Saint-Mesmin, dans le Loiret. Ses 250 salariés s’étaient ainsi retrouvés au chômage partiel.
« Les prix annoncés de l’énergie pouvant multiplier par 20 ceux de l’année antérieure, cette décision nécessaire s’inscrivait aussi dans l’effort collectif d’économie d’énergie recommandé par le gouvernement », rappelle le PDG qui salue le soutien de l’État.
« La hausse des prix du gaz et de l’électricité a été moindre qu’annoncé. Et surtout, avec l’appui des experts énergétiques de la Maison française du Verre, nous avons décidé de signer des contrats à prix fixes pour 2023 et 2024. Cela nous permet d’aborder l’avenir avec plus de sérénité », ajoute José Luis Llacuna, dont l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2022, contre 23,4 millions d’euros en 2021.
Le ministre de l’Industrie Roland Lescure vient faire un « geste inaugural » chez Duralex, pour relancer la production du four (qui a déjà redémarré en partie depuis début avril). Mais il aura droit à un « comité d’accueil » syndical, dans le sillage de la mobilisation contre la réforme des retraites.