Inflation : les supermarchés et industriels ont rogné leurs marges pour contenir les prix de l’alimentaire

Selon un rapport de Bercy, une partie de l’inflation a été absorbée par l’industrie agroalimentaire et la grande distribution.


Les distributeurs et l’industrie agroalimentaire ont-ils artificiellement gonflé les prix pour profiter de l’inflation ? C’est ce que laissait croire Michel-Édouard Leclerc, à la tête du groupe E.Leclerc cet été, faisant part de ses doutes quant à des “hausses suspectes” et “non transparentes” de prix de certains produits alimentaires. Pourtant, un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) commandé par Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, montre que les acteurs de la grande distribution, et les fabricants de l’agroalimentaire ont joué le jeu. Plutôt que de gonfler leurs prix, ils auraient même rogné sur leurs marges, explique Le Parisien, samedi 5 novembre, qui a pu lire une version non définitive du rapport, pas encore publiée.

Bruno Le Maire, dans une interview au même quotidien, avait martelé qu’il n’y avait pas eu de profiteurs de la crise dans l’alimentaire, divulguant les conclusions dudit rapport. “Ni les agriculteurs, ni les distributeurs, ni l’industrie agroalimentaire n’ont pris au passage de rémunération excessive avec l’inflation”, a-t-il insisté. Les auteurs du rapport se sont concentrés sur les différences de prix dans l’alimentaire entre 2019 et le premier semestre 2022. Selon l’Insee, l’inflation des produits alimentaires frôle les 12% sur un an en octobre. Et si les agriculteurs auraient bien répercuté une partie des hausses sur leurs prix, ce n’est pas le cas de l’industrie agroalimentaire.

Une baisse de 16% de leur excédent brut d’exploitation

Leur “excédent brut d’exploitation (leur rentabilité, ndlr) pour les denrées alimentaires baisse significativement de 16 % sous l’effet d’une hausse des prix des intrants qui n’est pas compensée par celle des prix de vente de la production à la grande distribution”, est-il écrit dans le rapport cité par Le Parisien. Cette absence de répercussion de l’inflation aurait permis de réduire la hausse des prix de 1,3%, est-il encore précisé. Ce calcul se limite cependant aux seuls produits alimentaires.

Les agents de Bercy se sont enfin concentrés sur douze produits de consommation courante : le jambon cuit, le bœuf haché, l’escalope de poulet, le lait demi-écrémé, le veau, la viande ovine, le yaourt nature, le beurre, l’emmental, le camembert, la baguette et les pâtes alimentaires, détaillent nos confrères. Si les industriels ont choisi d’augmenter leurs marges pour le camembert (+ 6,1%) et les yaourts (4,2%), ils auraient au contraire fait le choix inverse pour les pâtes alimentaires (-15,6%), le bœuf haché (-6%) et l’escalope de poulet (-6,4%), détaillent nos confrères.


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