Plus de 1000 euros la nuit pour un studio près de la tour Eiffel : voici une idée des prix affichés sur Airbnb pour le soir de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’à défaut de participer à l’événement, de nombreux Parisiens ont vu l’opportunité de louer leur logement très cher pendant leur absence. Pour éviter l’explosion des prix, le gouvernement réfléchit à mettre en place une signalétique spécifique sur l’ensemble des plateformes de locations saisonnières, lorsque les prix affichés dépasseront de manière exagérée la moyenne habituelle pratiquée pour des biens similaires, de même taille et aux mêmes dates.
Des «discussions sont en cours», confirme ce dimanche le cabinet d’Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée du Commerce et du Tourisme, qui explique travailler à la rédaction d’une charte bientôt soumise à l’ensemble des plateformes, pour une mise en place dès janvier prochain. «L’objectif, c’est effectivement que les plateformes signataires de la charte mettent des alertes de prix quand ils sont élevés par rapport à la qualité du service», poursuit l’entourage de la ministre, qui précise que – malgré l’alerte – des visiteurs prêts à payer le prix fort pourront toujours le faire. Interrogé à ce sujet, Airbnb atteste que «des discussions sont engagées avec le cabinet de la ministre sur cette initiative», tout en soulignant que celle-ci «n’aura de sens que si elle s’applique à l’ensemble des acteurs de l’hébergement touristique, y compris les hôtels».
500.000 personnes attendues chaque jour
Au regard des prix pratiqués pendant les Jeux de Londres, le cabinet d’audit Deloitte anticipe «une hausse moyenne de 85 % des prix pendant la période des Jeux Olympiques par rapport aux prix pratiqués par les hôtes sur Airbnb en 2022». Dans un rapport, le cabinet évoque la venue de «plus d’un demi-million de visiteurs» à héberger chaque soir dans la région pendant toute la durée des Jeux Olympiques et Paralympiques. Soit «environ le double du nombre global de voyageurs accueillis à la même période en 2022». À cette période, «environ 130.000 hébergements seront proposés sur la plateforme en Île-de-France». De quoi se rendre indispensable à la bonne organisation des Jeux.
En outre, la société américaine se félicite d’offrir la possibilité de louer leur bien aux particuliers, qui sont de plus en plus nombreux à se lancer, alors que les résidences principales et chambres chez l’habitant «représentent plus de 75% des logements qui ont été loués sur Airbnb à Paris en 2022». Une proportion «plus importante que jamais» selon la multinationale, qui se félicite que «des données récentes montrent que le nombre de résidences principales louées sur Airbnb par des Parisiens a augmenté de 60 % par rapport à 2021».
Alors que 15 millions de touristes attendus pour les Jeux, la ministre déléguée chargée du Commerce et du Tourisme Olivia Grégoire explique avoir «entamé de nombreux chantiers avec les professionnels» de l’hôtellerie et de la restauration notamment, détaillés dans Le Parisien. «Bien accueillir les millions de touristes qui se rendront en France à l’occasion des JO passe aussi par une montée en gamme de l’offre de restauration et hôtelière», a-t-elle souligné ce dimanche.
Au programme : l’octroi à titre gracieux du label Qualité Tourisme aux hôtels qui offriraient un bon rapport qualité-prix à leurs clients, une meilleure transparence sur les prix pratiqués ou encore un coup de pouce financier réservé aux établissements accessibles aux personnes en situation de handicap. Le tout sous le regard avisé des agents de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) dont certains seront spécifiquement chargés, durant les JO, d’effectuer des contrôles dans les hôtels et les restaurants, et de vérifier que les prix ne flambent pas.