Les ménages broient du noir. Depuis le début de l’année, entre le variant Omicron, le déclenchement des hostilités en Ukraine et le regain de l’inflation, l’indicateur de l’Insee qui mesure leur confiance dans la situation économique n’a cessé de baisser. Au mois de juillet, il perd encore deux points pour tomber à 80. Un niveau très en dessous de sa moyenne de longue période (100) qu’il n’avait pas connu depuis les lendemains de la crise financière.
Sur quasiment tous les sujets les Français affichent un pessimisme croissant. La part de ceux qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois continue de progresser pour se situer « au plus haut niveau depuis l’été 2008 », selon l’Insee. Face à l’inflation grandissante, les nouvelles mesures de soutien au pouvoir d’achat promises par l’exécutif et en cours d’adoption au Parlement semblent les laisser de marbre pour l’instant.
La proportion de ménages anticipant une amélioration de leur niveau de vie au cours des douze prochains mois chute ainsi de trois points ce mois-ci. L’humeur n’est donc plus à la dépense. La part des Français estimant qu’il est opportun de faire des achats importants diminue pour le septième mois consécutif. Pour autant, le solde sur l’opportunité d’épargner perd deux points.
Recul de la consommation
Même si le conflit ukrainien et la crise énergétique qu’il provoque n’ont pas entraîné une dégradation « très forte et généralisée » de la situation des ménages selon une note récente du Conseil d’analyse économique , le budget d’une grande partie d’entre eux est soumis à rude épreuve avec l’inflation grandissante. Ce qui n’est pas de bon augure pour la consommation, premier moteur de la croissance tricolore.
Selon une étude d’Allianz Trade Report publiée en juin, « le manque de confiance coûterait 20 milliards d’euros à la consommation française » en 2022, soit 440 euros par ménage. A fin mai, les dépenses des ménages affichaient un recul de 3,4 % sur un an.
Au second semestre, l’inflation en France devrait être encore plus élevée qu’au premier et approcher les 7 % au mois de septembre, en rythme annualisé. Ce qui devrait continuer à « modérer les décisions d’achats des ménages », a prévenu l’Insee dans sa dernière note de conjoncture.
Ce vendredi, l’Institut de la statistique devrait donner la photo sur l’ensemble du deuxième trimestre et dévoiler l’évolution du PIB sur la période. Fin juin, il prévoyait une croissance de 0,2 % de l’économie française entre les mois d’avril et juin.