La production industrielle française se redresse. Après deux mois de baisse d’affilée, elle a augmenté de 1,6 % en janvier, selon les données publiées ce vendredi par l’Insee. La seule production manufacturière (hors énergie, déchets) progresse encore plus rapidement, de 1,8 %. Un signe encourageant même si cette dernière reste en retrait de 4,6 % par rapport à son niveau d’avant la crise sanitaire.
Fin février, le climat des affaires, mesuré par l’Insee, avait mis en évidence le bon moral des industriels français avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie . L’enquête mensuelle de l’Institut IHS Markit, a elle aussi mis en évidence la confiance des chefs d’entreprise en révélant une progression de près de 5 points de l’indice PMI composite dans l’Hexagone, à 57,4 points.
Chute de 5 % dans l’automobile
Tous les secteurs ne vivent toutefois pas au même rythme. La hausse de la production est avant tout tirée par l’industrie agroalimentaire, la cokéfaction-raffinage (+4,7 %) et la pharmacie (+21 %) . En revanche, les « autres matériels de transport » souffrent toujours des pénuries et des goulots d’étranglement.
Le choc est particulièrement violent pour l’industrie automobile dont la production recule encore de 5 % sur un mois et reste en deçà de 23 % de ce qu’elle était avant l’épidémie de Covid-19. Plus largement, les matériels de transport enregistrent une chute sensible (- 27,4 %). Selon l’Insee, « la plupart des branches industrielles » produisent moins qu’en février 2020.
Seules les industries extractives, la cokéfaction-raffinage et les « autres industries » et l’industrie agroalimentaire ont retrouvé un niveau proche ou légèrement supérieur à celui qui était observé avant la crise sanitaire.
Impact « significatif » de la guerre en Ukraine
«A 99,9 en janvier, l’indice de production manufacturière retrouve son niveau de 2015», constate Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Asterès. Selon lui, l’assaut de la Russie contre l’Ukraine devrait avoir un impact «significatif» pour l’industrie française. «De nouvelles pénuries pourraient apparaître et la hausse des coûts des matières premières va rogner les marges des entreprises et le pouvoir d’achat des consommateurs », explique-t-il. En revanche, les effets sur le commerce extérieur de l’Hexagone devraient être modérés. Selon Sylvain Bersinger, le choc total serait limité à une «baisse» de 1,5% environ des exportations tricolores, la Russie et l’Ukraine n’étant pas des clients de premier plan de la France.