Rentrée à risque. Alors que les enseignants et les élèves vont reprendre la semaine prochaine le chemin de l’école, et les derniers vacanciers regagner leur bureau – dûment masqués -, Santé publique France a publié ce vendredi les indicateurs de l’épidémie de coronavirus pour la semaine du 17 au 23 août. « En France métropolitaine, la progression de l’épidémie est exponentielle. La dynamique de la transmission en forte croissance est très préoccupante », écrit l’organisme public.
Plusieurs voyants sanitaires s’allument au rouge, ce qui explique la fébrilité du gouvernement : il a décidé jeudi de rétablir un point d’information hebdomadaire sur l’épidémie, et a poussé Marseille puis Paris à généraliser l’usage du masque dans l’espace public.
Jeudi soir, le nombre de nouveaux cas confirmés en 24 heures a passé la barre des 6.000, contre moins de quelques centaines par jour en juin. Sur la semaine du 17 au 23 août, un diagnostic positif a été établi pour 25.410 personnes supplémentaires. Certes, l’effort de montée en charge du dépistage est réel, mais le virus continue à courir plus vite : les contaminations galopent de 58 % en une semaine, alors que le taux de dépistage de la population trotte à 32 %…
Moins de cas-contacts déclarés
De même, le taux de positivité des tests poursuit sa courbe ascendante pour la septième semaine consécutive et atteint 3,7 % du 17 au 23 août. Jeudi soir, il était à 3,8 % à l’échelle nationale, et à 5,6 % en Ile-de-France. Simultanément, les personnes dépistées positives ont tendance à livrer moins de noms de cas-contacts (2,7 contre 4,5 il y a cinq semaines).
« La diminution du nombre moyen de personnes-contacts par cas fait craindre qu’une part de personnes-contacts n’est plus identifiée, ce qui est problématique pour l’efficacité et l’impact du contact tracing sur la transmission du virus dans le contexte d’une forte augmentation de l’incidence », écrit Santé publique France, qui évoque des « investigations » en cours « pour exposer les causes possibles liées au dispositif et notamment la compliance des cas et personnes-contacts à son égard ».
Sur la semaine, le taux d’incidence national s’élève à 39 cas pour 100.000 habitants, avec des scores particulièrement élevés dans les Bouches-du-Rhône (140 cas, contre 87 la semaine précédente) et Paris (102 cas, et 97 en excluant le dépistage dans les aéroports). Mais ces deux départements ne sont désormais plus seuls en « zone rouge » : Jean Castex a placé jeudi 19 nouveaux départements en catégorie « circulation active du virus » jeudi, dont plusieurs en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Par ailleurs, l’organisme note que d’après un sondage, une seule mesure de prévention, le port systématique du masque, est de mieux en mieux suivie (61 % déclarent le respecter), alors que les autres mesures ont tendance à être un peu plus négligées qu’avant. 69 % renoncent aux embrassades, 68 % se lavent toujours les mains, 64 % toussent dans leur coude, 53 % gardent au moins un mètre de distance. Globalement, entre 30 et 40 % des personnes interrogées déclarent ne pas suivre systématiquement les mesures de prévention préconisées, souligne Santé publique France.