Jusqu’à présent tout va bien… ou pour le moins, la reprise de l’activité depuis la fin du confinement suit le scénario en « aile d’oiseau », selon l’expression de la Banque de France. C’est-à-dire qu’après un redémarrage vigoureux lié à la fin du confinement, la reprise trouve un rythme de croisière et de reprise plus mesuré.
Dans la note de conjoncture publiée ce lundi matin, les économistes de la banque centrale estiment qu’en juillet, l’activité a été 7 % inférieure à la normale. En amélioration par rapport au -9 % du mois de juin. Et après le redémarrage constaté en juin et juillet, avec la levée du confinement, les données récoltées par la Banque de France « suggèrent une stabilisation ou une très légère amélioration de l’activité » pour le mois d’août.
Activité contrastée selon les secteurs dans l’industrie
Pour autant, tous les secteurs ne profitent pas de la même manière de la reprise. « Selon les chefs d’entreprise interrogés, l’activité continue de se redresser en juillet, dans l’industrie comme dans les services et le bâtiment, mais à un rythme moins rapide que le mois précédent », explique en effet l’Institut d’émission.
Désormais, dans l’industrie, « l’activité se rapproche de son niveau d’avant-crise dans des secteurs tels que l’agroalimentaire ou la pharmacie », constatent les économistes de la Banque de France. Mais en revanche, elle reste « très dégradée » dans des secteurs d’activité tels que la métallurgie, l’automobile et la catégorie des autres transports.
Activité très en deçà de la normale dans les services
Dans les services, l’activité est tout aussi contrastée. « La reprise se poursuit mais l’activité reste très en deçà de la normale », notamment dans le secteur de l’hébergement-restauration. Il est vrai que ce secteur n’a pas encore totalement rouvert ses portes et souffre, dans de nombreux cas, de l’absence des touristes étrangers.
Même constat dans des secteurs tels que ceux de la location, de la publicité ou des études de marché. Par contre, « l’activité est proche de son niveau d’avant-crise » dans la réparation automobile ou les services d’information.
Dans le bâtiment, l’activité continue de se redresser et se rapproche même de ses niveaux d’avant crise mais les carnets de commandes s’effritent.
Encore de nombreuses incertitudes
Reste désormais à savoir si la menace d’une nouvelle vague de contamination et le resserrement des mesures de protection (à l’image de l’obligation du port du masque dans de nombreuses zones, y compris, depuis ce lundi matin, à Paris et en banlieue), peut remettre en cause la tendance à la reprise.
Car même si la situation s’améliore, elle reste fragile. Et « les chefs d’entreprise continuent d’exprimer des incertitudes sur la vitesse de la reprise au cours des prochains mois ». Et il faut garder en tête que la reprise restera dans tous les cas lente, puisque par ailleurs, la Banque de France estime que le PIB de l’Hexagone ne retrouvera pas son niveau d’avant la pandémie qu’à la mi-2022.