Le cap du million de créations d’entreprises va être franchi en 2022 en France

Près de 980.000 nouvelles immatriculations ont déjà été recensées par l'Insee sur les onze premiers mois de l'année. Ce qui devrait permettre aux créations d'entreprises dans l'Hexagone de battre un nouveau record.


Loft, Berlin, Deutschland

Il n’y a jamais eu autant de nouveaux entrepreneurs en France. En 2022, le cap symbolique du million d’entreprises créées devrait être franchi. Avec près de 980.800 inscriptions sur les onze premiers mois de l’année, dont 62% de micro-entreprises selon les dernières statistiques publiées par l’Insee, il y a peu de doute que le record de 2021 – 995.868 – soit battu.

Calculées sur un an glissant, les immatriculations ont progressé de 1,7% en novembre, tirées par le régime de micro-entrepreneur (+2,4%) et les créations de sociétés (+5%). A contrario, les créations d’entreprises individuelles classiques se sont fortement repliées (-8,8%).

Après une baisse de régime en début d’année , le dynamisme entrepreneurial est revenu : entre septembre et novembre 2022, le nombre cumulé de créations a bondi de 9,9%, comparé à la même période de 2021. Le statut de micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur), entré en vigueur le 1er janvier 2009, a notamment connu une nouvelle poussée avec une hausse de 13 % des immatriculations sur trois mois.

«Révolution du travail»

Alors que pendant la crise sanitaire, la création d’entreprise avait été soutenue par l’éclosion de nouveaux services de livraison à domicile pour accompagner l’explosion du e-commerce, le soufflé est retombé. Le secteur des transports et de l’entreposage souffre (- 35% sur un an). Ce sont à présent « le conseil pour les affaires et autres conseils de gestion » (+18%), les « services aux ménages» (+19%), et les activités d’ « information et communication » qui alimentent la hausse.

« C’est une révolution du travail plus que de l’auto-entrepreunariat. Cela reflète un désenchantement pour le salariat. Les jeunes notamment préfèrent donner la priorité au bien-être, à l’épanouissement personnel et cela passe par plus d’autonomie, une autre façon de travailler. Chaque jour, 3.500 autoentreprises sont créées, contre 1.000 en 2009 » assure François Hurel, président de l’Union des autoentrepreneurs. Avant le Covid-19, en 2018, un quart des créateurs d’entreprise étaient d’anciens salariés selon une enquête de l’Insee.

Un impact incertain sur l’économie

Si le mouvement traduit un changement des mentalités, l’impact sur l’économie est en revanche moins clair. « Il est difficile de savoir si le dynamisme de la création d’entreprise est porteur de croissance. Une partie de ces structures n’apporte qu’un appoint de salaire » », note Bruno de Moura Fernandes, économiste chez Coface. « La France est le seul pays d’Europe à connaître une tendance aussi dynamique. Ailleurs, le nombre d’entreprises est stable ou diminue », constate-t-il.

Par ailleurs, les défaillances sont fréquentes chez les jeunes entreprises. Entre juillet et octobre 2022, près d’un quart des entreprises radiées avaient moins de trois ans, nées pendant l’épidémie de Covid-19, selon le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce.

Si l’indépendance est séduisante, elle a un revers : elle ne procure pas toujours des revenus suffisants pour vivre.

Baisse insuffisante des cotisations sociales

Alors que l’exécutif a promis aux indépendants une baisse de leurs cotisations sociales à hauteur de 550 euros par an pour les aider à faire face à l’inflation, François Hurel regrette que les micro-entrepreneurs soient moins bien traités . « Pour eux, le gouvernement prévoit un allègement de cotisations sociales de 0,5% à 0,9 % sur leur chiffre d’affaires. Cela équivaut à 185 euros par an », grince-t-il, se disant prêt à reprendre le combat pour améliorer le dispositif.

Un autre sujet suscite aujourd’hui toute son attention : la mise en place du guichet unique des formalités pour les entreprises le 1er janvier 2023. «C’est une bonne idée, mais l’outil est beaucoup trop compliqué : on passe de 6 écrans à 38 et de 20 questions à 196 », affirme-t-il. Bercy l’a un peu rasséréné la semaine dernière en lui promettant d’améliorer le parcours des déclarants dès le début de l’année prochaine. «J’ai glissé l’idée d’un comité de suivi», ajoute-t-il. Il pense avoir été entendu.


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