Le chômage continue de regagner du terrain en France

Le taux de chômage a augmenté de 0,2 point cet été dans l'Hexagone, à 7,4 % de la population active, a indiqué l'Insee. C'est la deuxième hausse trimestrielle de suite. L'emploi pâtit du ralentissement de l'activité économique.


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Plus qu’un atterrissage, le début d’un retournement ? Le taux de chômage mesuré au sens du Bureau international du travail, a augmenté de 0,2 point pour atteindre 7,4 % de la population active au troisième trimestre en France (hors Mayotte), a indiqué par l’Insee. C’est la deuxième hausse trimestrielle d’affilée. Elle est légèrement supérieure à ce qu’anticipait l’institut statistique national dans sa dernière note de conjoncture (7,3 %) même si le taux de chômage reste nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (9,5%).

Dans le détail, le taux de chômage a augmenté de 0,7 point cet été pour les 15-24 ans, à 17,6 %, presque son niveau d’un an auparavant. Pour les 25-49 ans, il augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,3 point sur un an, à 6,7 %. Enfin, pour les 50 ans ou plus, le taux de chômage est stable sur le trimestre et sur un an, à 5,1 %.

Retournement de cycle ?

Cette hausse porte le nombre de chômeurs à 2,3 millions, soit 64.000 de plus entre fin juin et fin septembre. C’est un nouveau signe du ralentissement du marché de l’emploi après l’euphorie post-Covid. Pour le chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l’Insee, Yves Jauneau, il est encore trop tôt pour savoir si la tendance va se poursuivre (l’Insee actualisera ses prévisions mi-décembre). « Il s’agit d’une légère hausse qui fait suite à plusieurs trimestres de relative stabilité », a-t-il commenté, rappelant qu’à 7,4 % on se situe encore nettement en dessous du niveau de l’avant Covid .

« On pouvait s’attendre à une telle hausse compte tenu du ralentissement de l’économie mondiale – en lien notamment avec le resserrement des politiques monétaires – et des tensions géopolitiques », a réagi le ministre du Travail, Olivier Dussopt, soulignant que les tensions de recrutement restent vives dans l’économie.

Cap maintenu

Cette nouvelle dégradation conduit à s’interroger sur l’objectif du plein-emploi d’Emmanuel Macron, c’est-à-dire un taux de chômage de 5 % environ, à la fin du quinquennat. D’autant que la Banque de France ou l’OFCE notamment tablent sur une poursuite de la remontée dans les trimestres à venir. Mais pour le gouvernement il n’est pas question de renoncer, bien au contraire. Si le retournement de tendance se confirme, il envisagerait des mesures additionnelles pour garder le cap, selon plusieurs sources.

Tout juste adopté par le Parlement, le projet de loi France travail de réorganisation du service public de l’emploi va mettre du temps à se déployer. L’apprentissage continue de progresser mais à un rythme plus faible.

Au sein de l’exécutif, on mise beaucoup sur les effets de la réforme des retraites qui, mécaniquement, augmentera le taux d’emploi des 60-64 ans, même s’il sera toujours très difficile pour ceux qui ont moins de 62 ans et qui sont au chômage de retrouver un emploi. Ce sera probablement l’un des volets de la prochaine négociation sur le maintien en activité des seniors pour laquelle les partenaires sociaux attendent toujours le document d’orientation de Matignon.

Le sujet reste d’autant plus d’actualité que le protocole d’accord que le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC et FO) ont conclu vendredi pour la prochaine convention Unédic n’inclut aucune mesure incitative à la reprise d’emploi pour les chômeurs de plus 55 ans.

La version initiale du texte sur la table des négociations prévoyait d’améliorer le dispositif dit d’activité réduite via une moindre ponction de l’allocation en cas de reprise de rémunération (de 70 % à 50 %) pour cette tranche d’âge. Dans le tableau financier accompagnant cette version, la mesure était censée occasionner 640 millions d’euros de dépenses supplémentaires pour le régime d’assurance-chômage de 2024 à 2027, à hauteur de 160 millions par an. 

Elle est finalement passée à la trappe, l’ensemble des conséquences pour l’assurance-chômage de la réforme des retraites – recul de deux ans des bornes d’âge de durée d’indemnisation notamment – étant renvoyées à l’issue de la négociation sur les seniors.


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