Conséquence du ralentissement de l’activité et de l’emploi, le taux de chômage tel que mesuré par l’Insee a stoppé sa décrue pour stagner autour de 7,3 % de la population active . Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi sans activité, l’autre statistique du chômage même si elle de nature différente, suit la même tendance. C’est ce que montrent les chiffres publiés ce mercredi par la Dares, la direction statistique du ministère du Travail.
Au troisième trimestre, les effectifs concernés, classés dans la catégorie A, ont augmenté de 0,6 % en France hors Mayotte, soit 17.400 de plus, pour atteindre 3,028 millions. Pas de quoi effacer la baisse sur un an (-120.000, -3,8 %), même si l’évolution est variable selon l’âge. Si l’on compte 73.700 inscrits sans activité de 25 à 49 ans en moins et 58.500 pour les 50 ans ou plus, les moins de 25 ans, eux, sont légèrement plus nombreux (+12.300), souligne la Dares.
Un volume d’offres d’emploi toujours « significatif »
Autre signe d’un ralentissement du marché du travail , le nombre d’inscrits ayant travaillé moins de 78 heures chaque mois (catégorie B) a augmenté sur le trimestre de près de 25.000, tandis que celui des inscrits ayant travaillé davantage (C) a baissé de 33.500. Les trois catégories confondues, 5,35 millions de personnes tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi étaient inscrites à Pôle emploi en moyenne au troisième trimestre, toujours en France hors Mayotte.
« On constate une stabilisation voire une légère augmentation du nombre de demandeurs d’emploi inscrits. En revanche, le volume d’offres d’emploi reste significatif », a indiqué récemment le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes de l’information sociale.
Sur les quatre derniers trimestres, l’opérateur indique en avoir collecté 4 millions, qu’elles arrivent directement à lui ou via des sites partenaires. Les statistiques mensuelles de l’Urssaf montrent que les déclarations d’embauches de plus d’un mois , CDI inclus, restent élevées. De même que les difficultés de recrutement restent élevées, même si elles s’apaisent.
Pour autant, les inscriptions à Pôle emploi à la suite d’une fin de mission d’intérim, d’une démission ou d’une rupture conventionnelle sont orientées à la hausse sur un an (à l’inverse des licenciements), tandis que les sorties des fichiers de l’opérateur pour reprise d’emploi déclarée baissent. Tout cela dessine un marché du travail qui ralentit, sans caler.
Au moins 15 heures d’activité
La publication des chiffres de la Dares intervient dans la foulée de l’accord trouvé entre députés et sénateurs en Commission mixte paritaire sur le projet de loi pour le plein-emploi . Le texte pose les bases de la réorganisation du réseau de l’emploi et de l’insertion autour de Pôle emploi, pour remédier à un défaut de coordination patent.
Avec celles de l’assurance-chômage et des retraites, c’est pour le gouvernement la réforme censée lever les derniers freins menant au plein-emploi d’ici à 2027, c’est-à-dire un taux de chômage proche de 5 % à cet horizon. L’accent est mis sur les personnes les plus éloignées du marché du travail, allocataires du RSA notamment : le contrat d’engagement qu’elles devront signer comportera un volant d’activités hebdomadaires d’au moins quinze heures contre la promesse d’être mieux suivies.
