Après un an et demi de crise sanitaire aux lourdes répercussions financières et psychologiques , le coût de la rentrée progresserait de 1,32 %, selon une enquête de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) publiée ce lundi. Une hausse légèrement supérieure à l’inflation (1,2 % en juillet sur douze mois). Selon les calculs de la Fage, un étudiant de 20 ans en licence à l’université et n’habitant pas chez ses parents devra en moyenne débourser 2392€ pour la rentrée.
L’enquête de la Fage, réalisée depuis 2002 selon les mêmes critères, permet de mesurer l’évolution des dépenses au fil du temps. L’année dernière, le coût de la rentrée avait augmenté de 3.21 %. Cette année, «on constate une augmentation des frais courants malgré toutes les mesures qui ont pu être ponctuellement mises en place pendant la crise sanitaire» du Covid, regrette le président de la Fage, Paul Mayaux.
le Covid fait monter la facture
L’indicateur de la principale fédération étudiante distingue les frais de vie courante des dépenses spécifiques à la rentrée. Les frais courants, mensuels, comprennent le loyer, les charges, l’alimentation, les loisirs, les transports, et atteignent 1197€ cette année. Les dépenses liées à la rentrée (l’inscription à l’université, les frais d’agence, le matériel pédagogique…) se chiffrent à 1164€, un prix toutefois très inférieur à ce que l’on constate dans la plupart des pays développés où les frais d’inscription à l’université sont beaucoup plus élevés.
La crise sanitaire a également engendré des surcoûts pour les étudiants. Les frais de téléphonie et d’Internet, pour l’enseignement à distance notamment, sont en hausse de 7%. Les masques et le gel hydroalcoolique représentent un nouveau poids dans leur budget depuis l’année dernière. Enfin, les cours en ligne engendrent des coûts en matériel pédagogique (achat d’un nouvel ordinateur par exemple), en hausse de 2.7%.
Le poids du logement
La hausse de 0.28 % des frais courant cette année s’explique principalement par une augmentation du coût des produits alimentaires ou d’hygiène. Le logement, qui représente 50 % des frais courants mensuels des étudiants, se chiffre en moyenne à 675€ (+2 %) en Ile-de-France, et à 500€ en région (+1.9 %). Les frais spécifiques à la rentrée sont en légère baisse (-0,31 % par rapport à 2020), mais restent «exorbitants» selon la Fage.
Cette hausse des dépenses intervient dans un contexte où les jeunes sont particulièrement affectés par la crise sanitaire. Selon un sondage Ipsos pour la Fage, 72 % des 18-25 ans déclarent avoir rencontré des difficultés financières un an après le début de la crise. Pour subvenir à leurs besoins, près d’un étudiant sur deux a un job, a rappelé la Fédération étudiante.
Pour lutter contre la précarité étudiante, la Fage plaide pour une allocation de rentrée de 275 euros, la généralisation de l’encadrement des loyers ou encore le remboursement des consultations chez le psychologue. L’organisation prône également une réforme des bourses sur critères sociaux, qui permettrait d’étendre le dispositif aux étudiants issus des classes sociales « moyennes-basses ». Le but est de toucher « 300.000 jeunes précaires mais pas boursiers pour l’instant » selon le président de la Fage, Paul Mayaux.
3,3 milliards
En réponse à ces critiques et propositions, le ministère de l’Enseignement supérieur, dans un communiqué publié lundi, rappelle «son engagement fort en faveur de la vie étudiante» sous la forme de «3,3 milliards d’euros pour les aides sociales» sur trois ans. Entre autres mesures adoptées pour cette rentrée, il y a notamment le gel des frais d’inscription ou l’augmentation de 1 % des bourses.
Dimanche, l’Unef avait estimé à près de 40 euros par étudiant le recul annuel des aides versées par l’Etat depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, alors que le coût de la vie étudiante a augmenté de plus de 10 % sur la même période selon le syndicat étudiant.