Le déficit budgétaire sous le choc de la crise du coronavirus

A fin juin, le déficit atteint près de 125 milliards d'euros, en forte hausse sur un an. Une dérive qui tient aux effets de la crise sanitaire qui a conduit l'exécutif à mettre sur la table des milliards d'euros pour soutenir l'économie. Alors que dans le même temps, les recettes étaient en berne.


Jusqu’où la crise sanitaire du coronavirus Covid-19 fera-t-elle déraper le déficit budgétaire ? Désormais, le gouvernement anticipe que le déficit public atteindra 11,4 % du PIB cette année. Et à mi-parcours, la situation se tend. Selon les chiffres publiés ce mardi matin par Bercy, le déficit du budget de l’Etat français s’est établi à 124,9 milliards d’euros à la fin du premier semestre. Se creusant de 47,6 milliards d’euros par rapport à fin juin 2019.

Un écart, à un an d’intervalle, qui « s’explique principalement par les effets de la crise », souligne le ministère chargé des Comptes publics dans son communiqué. De fait, alors qu’au fil des semaines des milliards d’euros de soutien ont été annoncés par l’exécutif, ces chiffres rendent un peu plus concrets ce que recouvrent ces annonces.

Près de 24 milliards de plus de dépenser en un an

Au 30 juin, les dépenses du budget général (hors prélèvements sur recettes) s’avèrent ainsi supérieures de plus de 24 milliards à ce qu’elles étaient un an plus tôt. Elles sont passées de 174,2 milliards en juin 2019 à 198,5 milliards aujourd’hui afin de pouvoir financer les mesures de soutien à l’économie, en particulier l’indemnisation du chômage partiel et le fonds de solidarité pour les indépendants.

Les recettes de TVA en baisse…

Si la crise sanitaire pousse l’Etat à dépenser plus, elle pèse aussi sur ses recettes. Les semaines de confinement et l’arrêt de l’activité, en France et dans le monde, ont ainsi tari les recettes fiscales nettes qui ont déjà diminué de 14,4 milliards d’euros sur un an. Une baisse qui « s’explique principalement par les recettes nettes de TVA ».

Celles-ci ont été pénalisées par les « effets conjoints de la contraction de l’activité économique, de l’accélération des remboursements de crédits de TVA aux entreprises, ainsi que de reversements plus précoces et plus importants de l’Acoss compensant les exonérations de cotisation sociales ».

… tout comme celle de la taxe sur les carburants

Arrêt de l’activité et restriction des possibilités de déplacements ont aussi pesé sur la consommation de carburant et de ce fait réduit les recettes de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Les encaissements liés à cette taxe diminuent en effet de 1,8 milliard par rapport à fin juin 2019. Soit une baisse de plus d’un tiers en 12 mois.

Par contre, du côté de l’encaissement des impôts, tout n’est pas si noir. Les recettes liées à celui sur le revenu augmentent de 7 % à 34,6 milliards d’euros tandis que celles de l’impôt sur les sociétés bondissent de plus de 30 % à 15,6 milliards, grâce aux bons résultats 2019 des entreprises. Mais le contrecoup se fera sentir en fin d’année en matière d’IS, et surtout l’année prochaine, au vu des résultats très négatifs publiés récemment par les grands groupes.


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