Aussitôt validé par le Conseil constitutionnel , aussitôt appliqué. A compter de ce lundi, le passe sanitaire sera exigible dans un très grand nombre de lieux publics et ce au moins, « jusqu’au 15 novembre 2021 inclus ». C’est en effet le terme de la loi de gestion de la crise sanitaire publiée au JO le 6 août, au lendemain de la décision des Sages du Palais royal.
Ce QR code témoignant soit d’un schéma vaccinal complet, d’un test Covid-19 négatif de moins de 72 heures ou du rétablissement de la maladie était déjà exigible depuis le 21 juillet à l’entrée des lieux de culture et de loisirs accueillant plus de 50 personnes. Cette jauge disparaît. En outre, seront aussi soumis au passe sanitaire les cafés et restaurants – en salle comme en terrasse -, certains centres commerciaux et, sauf urgence, les établissements de santé ainsi que dans les transports collectifs sur longue distance. Avec deux exceptions jusqu’au 30 août : les jeunes de 12 à 18 ans et les salariés des secteurs soumis au passe.
Les autotests autorisés
Samedi, à deux jours de son extension, bien qu’en plein mois d’août, le mouvement de contestation du passe sanitaire et de l’obligation vaccinale instaurée pour certaines professions n’a pas faibli, au contraire: les 175 manifestations qui se sont déroulées dans toute la France ont rassemblé 237.000 personnes selon la police , contre un peu plus de 200.000 la semaine précédente et 160.000 le 24 juillet.
Pas question pour autant pour le gouvernement de modifier son calendrier alors que l’épidémie continue à progresser . « Quel que soit le nombre de manifestants opposés au vaccin, il restera toujours inférieur au nombre de Français qui dans le même moment se font vacciner », a déclaré le ministre de la Santé dans une interview au « Parisien » publiée ce dimanche. Olivier Véran a annoncé dans le même temps un assouplissement des règles sur les tests Covid pour les non-vaccinés : ils seront valables non pas 48 heures mais 72 heures et « les autotests supervisés par un professionnel de santé » seront pris en compte, ce qui facilitera les choses dans les établissements de santé en particulier.
Rodage
Concernant la praticabilité du contrôle des passes, « on n’entre pas dans l’inconnu », a par ailleurs insisté Olivier Véran. Il est « déjà appliqué dans plusieurs secteurs depuis juin et expérimenté depuis plusieurs semaines dans de nouveaux lieux et les choses se passent globalement très bien ». Il y aura tout de même « une semaine de rodage », pour laisser le temps aux professionnels chargés des contrôles à l’entrée de leurs établissements de « s’approprier » ce nouvel outil, avait souligné vendredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
De son côté, la ministre du travail a justifié ce dimanche le délai accordé aux salariés des secteurs soumis au passe sanitaire dans une interview au JDD. « Il faut qu’il y ait un dialogue et que le salarié éclaire son employeur sur ses intentions… La date fixée au 30 août permettra ces échanges et donnera le temps nécessaire à l’employeur pour s’organiser », a estimé Elisabeth Borne. Interrogée sur le risque d’une multiplication des contentieux prud’homaux, la locataire de la rue de Grenelle a expliqué qu’elle sera « vigilante, en lien avec les organisations patronales et syndicales ». « En cas de difficulté, nous reviendrons vers le Parlement pour encadrer davantage les choses », a-t-elle ajouté.