Un « Mittelstand » à la française. Depuis des années, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire ambitionne de copier l’organisation du tissu productif allemand, afin d’éviter que la France ne ressemble un jour à ce qu’elle est dans les romans de son « ami » Michel Houellebecq : un désert industriel ou un parc d’attractions.
C’est le sens de la stratégie baptisée « Nation ETI » lancée il y a deux ans par le gouvernement, pour combler le déficit d’entreprises de taille intermédiaire (ETI), celles qui emploient entre 250 et 5.000 salariés.
Mercredi, les ministres de Bercy avaient convié des représentants de ces entreprises. L’occasion de dresser un premier bilan des mesures déjà mises en oeuvre et d’enclencher la deuxième phase du plan de l’exécutif, autour de dix actions clés.
Politique de réindustrialisation
« La Stratégie Nation ETI du gouvernement lancée en janvier 2020 soutient leur développement et s’inscrit dans une politique globale de réindustrialisation de la France menée depuis l’élection du président de la République », s’est félicité Bruno Le Maire. Pour l’exécutif, un chiffre résume le succès de l’initiative : les ETI ont créé 26.700 emplois nets sur les trois premiers trimestres 2021, du jamais-vu en plus de dix ans.
Bercy souligne aussi que ces entreprises sont les principales bénéficiaires du plan de relance mis sur pied l’an passé. Sur les 10 milliards d’euros de baisse annuelle des impôts de production, les ETI sont concernées à hauteur de 4,1 milliards.
Par ailleurs, sur les 1.738 ETI industrielles recensées par l’Insee, 469 ont remporté des appels à projet de France Relance. Au total, 569 millions d’euros d’aides leur ont été accordés, soutenant près de 2,4 milliards d’euros d’investissements industriels, indique encore le ministère de l’Economie.
D’autres dispositions ont soutenu ces entreprises : la baisse du taux d’impôt sur les sociétés , la réforme du droit du travail et du dialogue social ou encore la réforme de la fiscalité du capital, qui bénéficie particulièrement aux ETI compte tenu de leur structure patrimoniale et souvent familiale.
« Partenariat fiscal »
Les nouvelles actions annoncées mercredi visent à renforcer l’accompagnement des ETI par les pouvoirs publics, à développer leur accès aux compétences, à améliorer leur compétitivité pour renforcer leur capacité d’investissement. En contrepartie de ce soutien, celles-ci prennent des engagements environnementaux et sociaux.
Bercy compte aussi promouvoir davantage le « partenariat fiscal » : aujourd’hui, seules dix ETI ont accepté de travailler en collaboration avec les services des impôts. La relation de confiance n’est donc pas encore complètement établie même si, globalement, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) salue avec ce plan une « nouvelle interaction inédite et moderne initiée entre la puissance publique, l’administration et la communauté des ETI ».