Le moral des chefs d’entreprise est en chute libre en France

Le climat des affaires calculé par l'Insee a plongé de 11 points en novembre, particulièrement dans les services et le commerce. Ce recul est toutefois moindre qu'au printemps dernier lors du premier confinement. Et l'industrie résiste mieux.


L’automne ne ressemble pas tout à fait au printemps sur le plan économique. Mais même avec un confinement moins strict , la déprime des chefs d’entreprise est tout de même profonde.

L’indice du climat des affaires, calculé chaque mois par l’Insee, qui interroge environ 10.000 dirigeants, a en effet lourdement chuté au mois de novembre. Il est en recul de 11 points par rapport à octobre et se situe désormais à 79 points, c’est-à-dire nettement en dessous de sa moyenne de long terme, qui s’établit à 100 points. Son niveau est toutefois nettement supérieur à celui d’avril dernier, qui était de 54 points. Le climat de l’emploi se dégrade dans quasiment tous les secteurs.

Profonde déprime dans les services et le commerce

Sans surprise, le pessimisme est profond dans le commerce et les services, les deux secteurs les plus touchés par le confinement et les fermetures administratives. Dans le commerce de détail, « tous les soldes d’opinion relatifs à l’activité économique sur le futur proche chutent fortement, qu’il s’agisse des perspectives générales d’activité du secteur, des intentions de commandes ou des ventes prévues », selon l’Insee. La situation de trésorerie se dégrade aussi rapidement. Dans une étude, les économistes de Euler Hermes chiffrent le manque à gagner pour les commerces non-essentiels à 4,4 milliards d’euros en cas de fermeture en novembre et à 10,8 milliards en cas de fermeture en novembre et décembre.

Les services suivent un schéma semblable. Les perspectives personnelles d’activité, celles de la demande prévue pour les trois prochains mois et les perspectives générales d’activité du secteur, sont en chute libre.

Les industriels résistent

Dans l’industrie, le climat des affaires se détériore aussi mais beaucoup moins que dans les services ou le commerce. L’indice n’a perdu que 2 points au mois de novembre et atteint 92 points. Ce deuxième confinement a certes un impact sur les industriels, mais bien moindre qu’au printemps dernier puisque, pour la plupart, les usines n’ont pas arrêté de tourner. Les entreprises se sont adaptées à la nouvelle donne sanitaire et les protocoles ont été mis en place. Dans sa dernière note de conjoncture de mi-novembre, l’Insee estimait que l’industrie devrait fonctionner à un rythme inférieur de 6 % à la normale au quatrième trimestre alors que celle-ci ne tournait qu’à 75 % de son potentiel environ au deuxième trimestre.

Tout n’est pas rose pour autant pour les industriels. « Le solde d’opinion sur les perspectives générales de production de l’industrie française baisse de façon prononcée : il perd 27 points, soit environ la moitié de sa chute enregistrée entre février et avril, qui correspondait au premier confinement », note l’Insee.

Plus forte chute du PIB en Europe après l’Espagne

Cette enquête de l’Insee intervient au lendemain de la publication des indices PMI de l’institut IHS Markit, dans tous les pays européens, qui montraient une détérioration plus forte dans l’Hexagone de l’activité économique que chez nos voisins. Les indices de mobilité des Français, mis en place par Google, tendent à montrer aussi que les Français ont plus réduit leurs déplacements que dans les autres pays européens.

L’épidémie s’en trouve enrayée plus vite, mais l’économie souffre. Selon l’OCDE, le confinement en France a été l’un des plus stricts au monde au printemps dernier. Et si l’on en croit les économistes de la banque UBS, la France devrait être, après l’Espagne, le pays de la zone euro dans lequel le PIB chutera le plus cette année.


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