Quel est l’impact du passe sanitaire sur les activités qui accueillent du public ? Alors que le sujet suscite beaucoup d’interrogations, l’Insee a tenté d’apporter des éléments de réponses dans sa dernière étude de conjoncture intitulée « L’économie passe la quatrième vague ».
Pour cela, l’institut s’est intéressé aux montants payés par carte bancaire dans les secteurs concernés : les lieux de culture et de tourisme, les cinémas, les restaurants, les hôtels, les bars, cafés et discothèques. Les tendances mises en évidence apportent un éclairage nouveau sur les effets de la mesure. Même si l’analyse doit, de l’aveu de l’Insee, être prise « avec précaution » du fait des biais de la méthode utilisée.
Chute de 15 % en août
Dans les restaurants , l’entrée en vigueur du passe sanitaire le 9 août a entraîné un net ralentissement de l’activité. Avant la mise en place de la mesure, les transactions enregistraient des progressions à deux chiffres par rapport à la même période de 2019 : + 16 % sur la semaine du 2 au 8 août, + 10,5 % la semaine précédente, +18,5 % entre le 19 et le 25 juillet.
Après le 9 août en revanche, la dynamique n’a plus du tout été la même. Entre le 9 et le 15 août, la hausse n’a été que de 3,5 %, et la semaine suivante, elle a atteint 5 %, toujours par comparaison à 2019. In fine, selon l’Insee, la consommation des ménages dans la restauration a été en août inférieure de 15 % à son niveau au dernier trimestre 2019, après – 6 % en juillet. Ce fléchissement est « sans commune mesure avec les chutes de consommation enregistrées lors des précédentes vagues, par exemple -58 % en avril 2021 », relativise l’institut de statistiques. L’absence de passe sanitaire n’aurait-il d’ailleurs pas dissuadé certains clients, inquiets de contracter le virus, de sortir ?
Dans les cinémas, des transactions volatiles
Dans les lieux touristiques (musées, parcs d’attractions…) en revanche, c’est au moment de l’introduction du passe sanitaire, le 21 juillet, que les transactions ont commencé à devenir moins dynamiques. En revanche elles se sont redressées dès le début du mois d’août.
S’agissant des cinémas, eux aussi soumis à cette obligation depuis le 21 juillet, l’Insee juge difficile d’interpréter l’évolution des transactions. Les factures de cartes bancaires avaient en effet commencé à baisser avant même l’introduction de la mesure. Et depuis, le niveau des transactions n’a cessé de jouer au yoyo , signe que d’autres facteurs ont pu peser sur la fréquentation des salles.
L’Insee s’est également intéressé aux transports. Dans ce secteur, le passe sanitaire ne semble pas avoir eu d’effets sur les transactions, qu’il s’agisse du transport ferroviaire ou aérien ou de l’achat de carburant, indique l’organisme public.