Le tourisme, un coin de ciel bleu pour l’économie française

Malgré une clientèle asiatique encore rare, les incertitudes sur le Covid et la guerre en Ukraine, les professionnels français du tourisme retrouvent une activité proche de celle de 2019. Le secteur contribue à l'excédent de la balance des services de l'Hexagone.


Tourists walk near the glass Pyramid of the Louvre museum on a sunny day in Paris, France, May 11, 2022. REUTERS/Gonzalo Fuentes

Dans le Gard, en Bretagne, sur les littoraux, à Paris… partout en France, la tendance se confirme : le tourisme retrouve ses niveaux d’avant la crise du Covid, grâce notamment au retour de la clientèle étrangère. Le secteur a contribué largement à l ‘envolée de l’excédent des services au premier trimestre et se prépare pour une saison pleine, même s’il reste sous la menace de l’inflation et de la guerre en Ukraine.

En février, les dépenses des touristes étrangers dans l’Hexagone s’élevaient à 2,7 milliards d’euros, « en hausse de 1,5 milliard par rapport à l’année dernière et en baisse de 8 % par rapport à 2019 », a indiqué Jean-Baptiste Lemoyne, ministre chargé du Tourisme, fin avril. Et ce alors même que les clientèles asiatiques et russes se font encore rares.

La France « très bien positionnée »

Selon le ministre, la France est « très bien positionnée » parmi les destinations européennes, « numéro un des voyages en Europe pour les Américains, les Belges, les Italiens, les Espagnols ». De quoi faire bondir l’excédent « services de voyage » mesuré par la Banque de France, qui mêle tourisme de loisir et d’affaires et qui s’élève au premier trimestre à 7,6 milliards d’euros (en rythme annuel), contre 3 milliards en juin dernier.

Le marché domestique n’est pas en reste, dans la lignée d’une année 2021 au cours de laquelle les Français ont privilégié la France. Odalys, Vacances Bleues, Belambra : la plupart des professionnels enregistrent des taux de réservation semblables à 2019 pour l’été, anticipant même pour certains une année 2022 « record ».

Inquiétudes

Fait nouveau, l’activité s’améliore aussi à Paris où le secteur hôtelier a particulièrement souffert de la crise sanitaire. « Pour le week-end de Pâques, Paris a connu un taux d’occupation supérieur à ce qu’il était en 2019 et cela se conjugue avec le retour d’une clientèle étrangère, y compris long-courrier – les Américains, les Canadiens, etc. », a précisé Jean-Baptiste Lemoyne. Une population au fort pouvoir d’achat qui fait le bonheur des secteurs du luxe et de l’art.

Reste que l’inflation pèse sur les coûts de production des professionnels qui augmentent tous leurs prix, et sur le revenu disponible des touristes – de quoi faire craindre un affaiblissement de la demande. Le manque de ressources humaines et les difficultés pour recruter des saisonniers nourrissent aussi une certaine inquiétude.


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