Le mouvement social contre la réforme des retraites n’a pas épargné les aéroports parisiens. Au premier trimestre, les grèves des contrôleurs aériens leur ont fait perdre environ 470.000 passagers au premier trimestre, a affirmé lundi le Groupe ADP.
Rien qu’en mars, en pleine contestation de la réforme voulue par le président Emmanuel Macron , et passée grâce au recours au 49.3, Paris-Charles-de-Gaulle et Orly ont subi une perte de trafic de 390.000 passagers, a précisé le gestionnaire de ces aéroports dans son communiqué mensuel faisant le bilan du trafic.
Consignes de la DGAC
Au cours du mouvement de grève, la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de renoncer certains jours à quelque 20 % de leurs vols à Orly, mais aussi d’autres aéroports en région, pour mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leurs postes et le trafic aérien prévu.
Les passagers ayant transité par les deux grands aéroports franciliens en mars représentent 85,4 % de leur trafic de 2019, dernière année d’avant-Covid-19. En janvier et en février, ce ratio était encore respectivement de 89,3 % et 92 % par rapport à 2019. Le décrochage est donc assez marqué.
Orly a le plus pâti
En mars, c’est Orly qui a le plus pâti du mouvement social, ne réalisant sur ce mois que 86,4 % de son trafic passagers de 2019 alors qu’en février il avait même dépassé le niveau de fréquentation d’avant-pandémie. Le trafic à Roissy a lui aussi reculé en mars, mais moins nettement, à 84,9 % des chiffres d’il y a quatre ans contre 88,2 % en février.
Malgré cette contre-performance sur ses aéroports parisiens, ADP n’a pas mentionné d’éventuelle mise à jour de ses objectifs annuels de trafic. Lors de la publication de ses résultats financiers en février, il avait estimé pouvoir retrouver voire dépasser dès cette année le nombre de passagers accueillis avant la crise sur l’ensemble de ses plateformes dans le monde. Pour ses aéroports franciliens, il a fixé ses objectifs entre 87 % et 93 % des volumes de voyageurs de 2019.
Le groupe gère au total 29 aéroports dans le monde, directement ou via des filiales ou partenaires, d’Almaty à Santiago du Chili en passant par Antalya (Turquie) et Delhi (Inde). Après deux années de pertes dues à la pandémie, le groupe, dont l’Etat français est actionnaire à 50,6 %, est largement repassé dans le vert en 2022, à 516 millions d’euros de bénéfice net.