Le deuxième trimestre avait déjà été une bonne surprise, le troisième l’est encore plus. Selon les dernières données publiées ce mercredi par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), les offres d’embauche pour les cadres ont en effet retrouvé au troisième trimestre leur niveau d’avant la crise.
Traditionnellement, pendant l’été, les annonces piquent un peu du nez. Cette année n’y a pas dérogé, mais moins que d’ordinaire. Le nombre d’annonces n’a baissé que de 2 % au troisième trimestre par rapport au deuxième, là où, en 2019, dernière année avant l’épidémie, elles avaient chuté de 15 %.
Les TPE plus prudentes
A noter cependant des différences marquées entre secteurs. La palme du pic revient au secteur santé-action sociale (+ 45 % !), suivi de l’industrie pharmaceutique (+ 39 %), la distribution (+ 30 %) ainsi que l’immobilier (+ 30 %). La communication et les médias sont le secteur qui baisse le plus (-14 %), suivis par les télécoms, l’automobile et l’aéronautique (- 10 %).
Il faut dire que la confiance dans les perspectives d’activité a été confortée, selon le baromètre Apec du quatrième trimestre. Les très petites entreprises n’en restent pas moins prudentes dans leurs intentions de recrutement dans les trois prochains mois, évoquées par 5 % des moins de 10 salariés contre 7 % en juin. Les PME sont, elles, à peine plus optimistes qu’avant l’été, avec 18 % d’entre elles qui projettent de recruter, contre 17 % en juin.
Des difficultés de recrutement
La reprise de l’emploi des cadres au troisième trimestre s’annonce comme surtout le fait des grandes entreprises. Les intentions de recrutement des employeurs de 250 salariés et plus ont pris 6 points en septembre. Après s’être maintenue pendant un an autour de 50 % (49 % en juin), la proportion de celles qui envisagent de recruter dans le trimestre est passée à 55 %.
Tout cela augure d’un renforcement des difficultés de recrutement qui se font déjà sentir sur le marché de l’emploi des cadres. 78 % des entreprises en anticipent parmi celles qui ont le projet de recruter, soit quelque 20 points de plus qu’en septembre 2020 ou même mars 2021.
De quoi doper la confiance de cadres dans leur entreprise, pour tous ceux qui sont en emploi (82 % l’affirment contre 78 % en juin) mais aussi dans leurs perspectives propres d’évolution professionnelle (69 % l’expriment contre 62 % en juin). Ce regain de confiance s’accompagne d’un désir de mobilité.
Une forte envie de mobilité
Cette envie de bouger est particulièrement forte chez les moins de 35 ans. En septembre 2020, ils n’étaient que 43 % à l’exprimer. Puis cette proportion a dépassé les 50 % au printemps pour naviguer désormais autour de 55 %. En octobre, le désir de mobilité touche désormais 62 % des jeunes cadres, selon l’Apec.
Ce souhait de mobilité progresse aussi chez les seniors : 22 % des 55 ans et plus affirmant envisager de changer d’entreprise dans les 12 mois, contre 14 % en juillet dernier. Si de plus en plus de cadres ont la bougeotte, donc, ce n’est pas que pour changer d’employeur. L’idée de changer de région aussi est en hausse. Plus de la moitié des cadres l’envisagent en octobre, contre 44 % en septembre 2020. La proportion est même des deux tiers chez les plus jeunes.