L’université française a encore du progrès à faire pour favoriser au mieux l’insertion des jeunes professionnels, en France et à l’étranger. C’est en substance le message que portent 500 chefs d’entreprise dans un sondage OpinionWay pour la Conférence des présidents d’université, que Les Échos ont dévoilé vendredi dernier. Si plus de quatre patrons sur cinq ont une bonne image de l’université, une grande majorité considère que les jeunes diplômés ne sont pas assez préparés à la vie professionnelle.
85% de ces chefs d’entreprise ont donc globalement une bonne image de l’université. Ceux-ci lui reconnaissent notamment le haut niveau de compétence de certains diplômes, comme les masters ou les doctorats. Ils appuient également sur le rôle prépondérant que joue l’université en termes de diversité sociale.
Vers des formations plus professionnalisantes ?
En revanche, les mêmes patrons pointent donc un manque de formation professionnelle à la fac. Ainsi 81 % des chefs d’entreprise jugent que les diplômés d’universités ne sont pas assez préparés à la vie professionnelle. Par ailleurs 64 % d’entre eux les jugent «insuffisamment prêts à travailler à l’international» et 44 % qu’ils ne sont «pas capables de travailler en autonomie». Les diplômés de licences professionnelles, en revanche, sont jugés «immédiatement opérationnels» par 68 % des chefs d’entreprise.
Concernant les axes de développement prioritaires, les patrons sont 80% à réclamer une «professionnalisation des formations», et près d’un sur deux (48%) une facilitation de l’accès aux stages en entreprise. 25% considèrent que les CV ne sont pas suffisamment adaptés aux besoins des entreprises, et 22% militent pour «plus de pratique, et moins de théorique». Ils ne sont qu’un sur quatre à mettre directement en cause la qualité des formations.
«L’adaptation des formations aux besoins des entreprises est totalement légitime et indissociable de la façon dont on répond aux besoins du pays et de la relance», admet le président de l’université de Bordeaux Manuel Tunon de Lara auprès des Échos. Et de rappeler que les universités font déjà des efforts, parfois peu mis en lumière, pour s’améliorer sur ce point. «On ignore que les masters insèrent les étudiants à 90 %, que les courbes des salaires à 30 mois commencent à rejoindre celles des étudiants de grandes écoles et que tous les dispositifs de cycles courts ont des taux d’insertion très satisfaisants», conclut-il.