Les chiffres stupéfiants du « coût social » de l’alcool et du tabac

Le coût social net du tabac s'élèverait à 156 milliards d'euros par an et celui de l'alcool à 102 milliards, selon les calculs de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Les recettes tirées par l'Etat de leur taxation sont sans commune mesure.


Le tabac est le stupéfiant qui coûte le plus cher à la société française, avec 156 milliards d’euros par an. Il est suivi par l’alcool, 102 milliards. Et enfin les drogues illicites, qui pèsent 7,7 milliards. Ce total vertigineux de près de 266 milliards d’euros a été rendu public lundi, dans une note de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), réalisée par l’économiste Pierre Kopp.

Ces chiffres prennent notamment en compte le coût des vies perdues, la perte de la qualité de vie et la perte de productivité sur le marché du travail. Ils englobent également les dépenses publiques de prévention, de répression et de soins. Les taxes sur l’alcool et le tabac, mais également les retraites non versées, sont déduites de cet ensemble.

Paradoxe d’une consommation en baisse

Cette étude porte sur les données épidémiologiques et sanitaires de 2019, et fait suite à une précédente étude, portant sur les données de 2010, qui chiffrait déjà à près de 250 milliards le « coût social » annuel de l’usage des drogues, licites comme illicites.

Une méthode de récolte des coûts pour la collectivité qui s’est affinée, alors que, paradoxalement, la consommation globale de tabac et d’alcool diminue en France. Entre 2010 et 2018, la consommation annuelle d’alcool, en déclin depuis 1960, s’est réduite de 4 litres par personne à 80 litres. Tandis que les ventes de tabac et de cigarettes ont été divisées par deux depuis 2000.

Pourtant, les morts continuent de se compter par milliers. En 2019, 73.189 décès ont été liés au tabac, 41.080 à l’alcool, et 1.230 aux drogues illicites. Pour calculer le coût social, Pierre Kopp, qui a aussi intégré à son calcul les maladies liées à la prise de ces substances, s’est basé sur le rapport Quinet (2013), qui fixe la valeur de l’année de vie humaine à 115.000 euros.

Concernant les finances publiques, le « mythe » selon lequel l’Etat obtiendrait davantage d’argent grâce aux taxes sur le tabac et l’alcool, qu’il n’en dépense en soins ou en prévention, vole en éclats. Ainsi, en 2019 la taxation sur le tabac (13 milliards) et l’alcool (4 milliards) était bien en deçà du coût des traitements, qui s’élevaient à 7,8 milliards pour l’alcool et à 16,5 milliards pour le tabac.

Mais ce sont bien les pertes en vies humaines, et la baisse de productivité qui en découle, qui pèsent le plus lourd dans le calcul du coût social, puisqu’elles représentaient une perte de près de 258 milliards d’euros en 2019. Et si l’on ajoute le coût pour les finances publiques (traitements, répression, etc.), la note finale se corse et s’élève à 266 milliards.

Pierre Kopp évoque cependant, à titre personnel, quelques pistes d’amélioration. Il propose de légaliser le cannabis en créant une taxe significative, à la manière du tabac, afin notamment de contrer les organisations criminelles. Enfin, première source de décès parmi les drogues, le tabac pourrait voir sa taxation nettement augmentée, selon lui. « On sait que l’augmentation des prix, à condition qu’elle soit régulière, provoque une diminution de la consommation, notamment chez les jeunes et ceux qui tentent pour la première fois » souligne l’économiste.


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