Les créations d’entreprises ont toujours le vent en poupe en France

Près de 976.000 nouvelles entreprises et microentreprises ont vu le jour au cours des onze premiers mois de l'année, selon les données publiées par l'Insee. Soit davantage que sur la même période en 2022, année record. La hausse est proche de 10 % dans l'industrie.


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En route vers un nouveau record ? Malgré la dégradation de la conjoncture, les créations d’entreprises ont en tout cas toujours le vent en poupe. Dans un paysage économique morose , près de 976.000 inscriptions ont été enregistrées au cours des onze premiers mois de l’année, selon les données publiées par l’Insee. Soit 3.635 de plus qu’en 2022 sur la période.

Calculées sur un an glissant, elles n’augmentent que d’un modeste 0,7 %. Mais au final, plus de 1 million d’entreprises devraient voir le jour sur l’ensemble de l’année 2023. Et le cap de 1,08 million franchi l’an dernier pourrait même être dépassé.

Des signes d’essoufflement

Après le tassement enregistré au premier semestre , la dynamique est en effet repartie. Au cours des trois derniers mois, et comparé à la même période de 2022, le nombre d’inscriptions a progressé de 2,4 %.

En réalité, il se pourrait même que le rebond ait été plus fort, l’Insee alertant une nouvelle fois sur la fragilité des données recueillies depuis janvier du fait de la mise en oeuvre chaotique du guichet électronique des formalités des entreprises.

Dans le détail, ce sont toujours les microentreprises qui tirent le mouvement. En hausse de 3,5 % sur un an, elles représentent 62,8 % des nouvelles entités, tandis que les créations d’entreprises individuelles classiques reculent de 5,5 % et celles de sociétés de 2,9 %.

Ces derniers mois, la création de microentreprises donne toutefois des signes d’essoufflement. En novembre, les immatriculations ont baissé de 0,7 % après un recul de 2,7 % en octobre et de 4,9 % en septembre.

Evolution des pratiques

Selon François Hurel, président de l’Union des autoentrepreneurs, ce fléchissement a deux causes : la première tient aux difficultés du secteur immobilier qui ont dissuadé les vocations dans ce secteur. La seconde serait le résultat d’une évolution des pratiques.

« Les microentrepreneurs commencent à travailler ensemble. Cela les conduit à chercher une forme juridique différente qui leur permette de déduire leurs charges, ce qu’ils ne peuvent pas faire avec la microentreprise », explique-t-il. Mais sur le fond, « le nombre global d’immatriculations continue de progresser. Le travail indépendant séduit toujours plus », souligne-t-il.

Hausse des défaillances de jeunes entreprises

Ceux qui optent pour ce régime développent fréquemment des activités liées à l’économie de la communication et des nouvelles technologies. Signe des temps, l’industrie est le domaine où les créations – toutes formes juridiques confondues – sont les plus dynamiques, en hausse de 9,2 % sur douze mois. A contrario, les activités immobilières accusent le repli le plus fort (-9,6 %).

En miroir, les défaillances des jeunes entreprises sont elles aussi nombreuses. « En France, beaucoup d’entreprises se créent puis trépassent car elles sont trop peu capitalisées. Longtemps, un capital minimum de 7.500 euros était exigé. Mais depuis la loi Dutreil de 2003, on peut créer une société moyennant 1 euro », relève Denis Le Bossé, président du cabinet de recouvrement Arc.

Selon les dernières données d’Altares, les défauts d’entreprises de moins de trois ans se sont accrus de 30 % au troisième trimestre et 81 % d’entre elles ont été immédiatement liquidées.


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