Les dépenses de santé dérapent, le déficit de la Sécurité sociale se creuse de nouveau

Les dépenses de santé devraient finalement augmenter de 4,8 % cette année, sur fond de forte hausse des soins de ville. Le déficit de la Sécurité sociale va se redégrader à plus de 11 milliards d'euros en 2024, contre 8,8 milliards en 2023.


Le gouvernement lève le voile sur les moyens qu’il compte consacrer à la santé dans les prochaines années. Il va desserrer les cordons de la bourse pour 2023 et laisser les dépenses d’assurance-maladie progresser autour de 3 % dans les prochaines années, selon des documents budgétaires publiés.

Cette dynamique, détaillée dans un amendement gouvernemental à la loi de programmation des finances publiques, discutée cette semaine à l’Assemblée, est supérieure aux dernières projections officielles. L’exécutif, qui veut mieux « maîtriser » les dépenses de santé malgré la crise des hôpitaux publics et les alertes lancées par les médecins de ville, devra s’expliquer sur cette trajectoire et détailler sa stratégie lors de la présentation du budget de la Sécurité sociale ce mercredi.

Rallonge budgétaire

Les dépenses d’assurance-maladie vont ainsi augmenter de 4,8 % en 2023, contre 3,8 % prévus dans le dernier budget rectificatif (la loi réformant les retraites). De quoi porter leur montant à plus de 247 milliards d’euros. Et, selon nos informations, creuser le déficit de la Sécurité sociale (avec le fonds de solidarité vieillesse) à 8,8 milliards d’euros, contre 8,3 milliards prévus jusque-là. Il avait frôlé les 20 milliards en 2022 (19,7 milliards).

L’exécutif n’avait guère d’autre choix que d’accorder une nouvelle rallonge budgétaire cette année. Car il a décidé cet été une augmentation du salaire des agents et annoncé un coup de pouce financier pour les soignants travaillant la nuit et le week-end à l’hôpital. In fine, les dépenses des établissements de santé vont augmenter de 5,2 % cette année (contre 4,1 % initialement prévus).

Une rallonge budgétaire était attendue avec impatience par les hôpitaux. Notamment les établissements publics qui sont minés par des pénuries de personnels et ont une activité toujours berne malgré la fin de la pandémie de Covid. Reste encore à savoir si les établissements de santé vont se satisfaire de ce coup de pouce. Ces dernières semaines, ils n’ont eu de cesse d’alerte sur les effets néfastes de l’inflation et l’envolée de leurs coûts hors salaires.

Le gouvernement a, par ailleurs, dû faire face cette année à une forte augmentation des dépenses de soins de ville. Celle-ci peut s’expliquer par une hausse du coût d’indemnisation des arrêts de travail sur fond d’augmentation des salaires. Elle traduirait aussi une reprise plus forte que prévu des soins de ville. Résultat : l’enveloppe consacrée à ce type de dépense est aussi revue significativement en hausse dès cette année, avec une progression de 3,7 % (contre 2,9 % prévus).

Creusement du déficit

Comme le gouvernement l’avait déjà indiqué à des parlementaires, l’ensemble des dépenses de santé devrait gonfler l’an prochain de 3,2 % et dépasser le cap des 250 milliards d’euros. Là encore, le gouvernement a dû revoir sa copie en musclant les moyens prévus pour les hôpitaux et cliniques. Ils progresseront de 3,2 % (contre 2,9 %). Les dépenses de soins de ville devraient être bien plus dynamiques (+3,5 %) que prévu. Sachant que le gouvernement pourrait aussi augmenter la rémunération des généralistes et spécialistes si la reprise des discussions sur ce sujet est bien actée à l’automne.

Au-delà, les dépenses maladie progresseraient de 3 % en 2025, puis de 2,9 % en 2026 et 2027. Cette dynamique de dépenses ne permettra pas de réduire le déficit de la Sécurité sociale, qui devrait remonter à 11,2 milliards d’euros l’an prochain (fonds de solidarité vieillesse compris) selon nos informations.

La branche maladie serait en effet encore déficitaire de 9,3 milliards d’euros en 2024 (après 9,5 milliards cette année). Et l’assurance-vieillesse serait dans le rouge à hauteur de 5,9 milliards, malgré la mise en oeuvre progressive de la réforme des retraites.


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