Les groupes de maisons de retraite privés veulent tourner la page de l’affaire Orpea. Mardi, le Synerpa, qui regroupe les principaux acteurs français, a dévoilé une « charte d’engagements » censée rassurer les familles sur la qualité de vie des personnes âgées accueillies dans leurs établissements.
« Nous voulons aujourd’hui recréer la confiance avec les Français », a déclaré Jean-Christophe Amarantinis, son président, lors d’une conférence de presse. L’objectif affiché par le Synerpa est que la charte soit appliquée par l’ensemble de ses 3.300 adhérents d’ici à trois ans, sachant qu’un « minimum » de 30 % des adhérents doivent s’engager cette année.
Le secteur du grand âge a été ébranlé par la publication, en début d’année 2022, du livre « Les Fossoyeurs » dénonçant entre autres, la maltraitance de personnes âgées au sein du groupe Orpea, Jusque-là fleuron du secteur, le groupe coté s’est depuis enfoncé dans une crise financière sur fond de malversations financières reprochées à son ancienne direction.
Qualité de l’alimentation
Présentée comme une «démarche inédite», la charte contient 10 grands engagements portant sur la qualité de vie et de soin des résidents, la qualité de l’alimentation, la prévention du risque de maltraitance, mais aussi sur la mise en place d’une « gouvernance ouverte » incluant les personnes âgées, leurs proches et les équipes.
Le Synerpa s’engage notamment à évaluer la qualité de soin et de vie des personnes âgées hébergées dans ses Ehpad ou accompagnées par ses membres spécialisés dans les services d’aide à domicile, avec l’aide d’un organisme indépendant. Dans la même veine, l’organisation prévoit une évaluation annuelle de la satisfaction des salariés des collaborateurs des groupes. Les indicateurs d’évaluation n’ont pas encore été dévoilés.
Premiers résultats en 2024
Les premiers résultats de ces évaluations devraient être publiés au début de l’année 2024. Sachant qu’à ce stade le Synerpa ne s’engage précisément sur une publication des indicateurs par établissement, ni même par groupe.
« Dans un premier temps, nous sommes sur des indicateurs consolidés et en fonction de chaque indicateur nous verrons à effectivement proposer une publication par entreprise », a déclaré Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa. « Le graal sera que nous puissions proposer d’ici trois ans des indicateurs par établissement ».
L’engagement des membres du Synerpa est intervenu au lendemain d’ une alerte de la Défenseure de droits sur des situations de maltraitance dans les Ehpad. Jugeant que la réponse des pouvoirs publics « n’est pas à la hauteur » des enjeux, Claire Hédon, préconise notamment de fixer un « un ratio minimal d’encadrement », comprenant « au moins 8 soignants et animateurs pour 10 résidents en Ehpad ».