De plus en plus de jeunes travaillent. C’est ce que montre la seconde enquête de l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) sur l’insertion professionnelle des moins de 30 ans, réalisée à partir des données des cotisations sociales.
Les chiffres montrent « une présence croissante et significative des jeunes dans l’activité économique du pays », se félicite-t-elle. Le taux de déclaration préalable à l’embauche (DPAE) est passé de 40,9 % sur l’ensemble de l’année 2021 à 47,8 % au troisième trimestre 2022. Une nette hausse, même si l’été est marqué par la hausse des emplois saisonniers et le traditionnel pic de recrutements de septembre.
Le taux d’emploi de l’ensemble de la population a fortement augmenté ces dernières années dans l’Hexagone. Les jeunes ont eux aussi profité de l’embellie du marché du travail et du très fort essor de l’apprentissage.
Les autoentrepreneurs en hausse
La meilleure insertion des moins de 30 ans sur le marché de l’emploi est notamment favorisée par l’augmentation du nombre de créations de microentreprises. Au premier semestre 2023, leur nombre total a encore augmenté de 1,7 % par rapport à 2022. Une progression qui concerne particulièrement les jeunes puisque 20 % des autoentrepreneurs ont moins de 30 ans, selon l’Urssaf.
« Ce statut correspond parfaitement aux attentes des nouvelles générations, qui souhaitent davantage de flexibilité, une hiérarchie moins pesante, et une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle », assure François Hurel, président de l’Union des autoentrepreneurs.
L’étude montre aussi qu’une grande partie des jeunes autoentrepreneurs, mais aussi des jeunes indépendants, travaillent dans les activités de « poste et de courrier ». En France, près de 60 % des livreurs sous le statut d’autoentrepreneur ont moins de 30 ans. Un secteur peu rémunérateur, qui met en lumière les plus faibles rémunérations de cette population : « Dans tous les secteurs, le taux horaire des moins de 30 ans est en dessous de celui de la population totale. »
Une meilleure protection
Le statut d’autoentrepreneur, en croissance et faiblement encadré, gagnerait à être mieux protégé selon François Hurel. Selon lui, « il faut améliorer la protection sociale de ces indépendants, notamment en cas de perte subie d’une activité. Il faut également clarifier le montant de la retraite, en fonction du montant des cotisations. C’est complètement flou actuellement. »
Cette plus forte insertion des jeunes reste cependant à pondérer, puisqu’une partie des jeunes indépendants, notamment les moins de 26 ans, suit en parallèle une formation. Le revenu des autoentrepreneurs de moins de 26 ans est deux fois plus faible que celui des 26-29 ans.