Conséquence attendue de la crise économique liée au Covid-19, les délais de paiement entre entreprises ont fortement augmenté cette année en France. Selon une étude publiée ce mardi par le cabinet KPMG, les délais sont en moyenne de 3,5 jours supérieurs à ce qu’ils étaient avant la crise. De 11 jours ces trois dernières années en moyenne, elle est montée ainsi à 14,5 jours fin septembre.
Par ailleurs, 53 % des factures étaient en retard de paiement fin septembre, affirme le cabinet qui a analysé 33 millions de factures. La crise a notamment accentué la tendance des entreprises ces dernières années à avoir recours au crédit pour financer leur trésorerie, grâce à des taux d’intérêt très bas, « plutôt que d’aller chercher à générer de la trésorerie via la réduction des délais de paiement », explique à l’AFP Charles Durand, du cabinet KPMG. « Avant le Covid c’était via les crédits pas cher et pendant le Covid c’est avec les prêts garantis par l’Etat (PGE) », ajoute-t-il.
Pas de forte dégradation en octobre
En outre, dans un contexte de crise sanitaire inédite, les directions des entreprises ont été « complètement monopolisées » par l’adaptation de leur activité et la gestion des protocoles sanitaires tout particulièrement, avance l’analyste. Si l’étude de KPMG s’arrête à fin septembre, les premiers indicateurs pour le mois d’octobre montrent toutefois que la situation des délais de paiement « ne se redégrade pas », note l’expert.
Mais pour lui, l’amélioration de la situation économique attendue pour l’an prochain ne va pas forcément réduire à court terme les retards de paiement. « Quand une activité accélère, le besoin en fonds de roulement se retend et ça regénère un besoin de trésorerie » important pour les entreprises pour financer la reprise de la production, explique-t-il. Or, durant le premier semestre, certaines vont voir arriver les premières échéances de remboursement des PGE et des reports de charges sociales et fiscales.