Lors de sa présentation officielle à la rentrée 2020 , il avait été décrit comme le moyen de « préparer la France aux défis du XXIe siècle ». Presque un an et demi après, l’exécutif estime que le plan de relance de 100 milliards a rempli ses objectifs pour 2021 avec 72 milliards d’euros déjà engagés, et qu’il aurait contribué à la forte reprise économique constatée depuis quelques mois.
« Les résultats sont là : le niveau d’activité d’avant crise a été retrouvé dès la fin du troisième trimestre 2021 et le taux d’emploi est au plus haut depuis cinquante ans », s’est félicité ce mardi Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances.
Bilan à valoriser
Depuis quelques semaines, la majorité cherche à montrer que les réformes lancées entre 2017 et 2020, aussi bien que les dépenses massives engagées depuis le début de la crise sanitaire, ont changé le profil économique du pays. « Il faut prendre conscience que notre économie va sans doute sortir renforcée de cette crise, grâce aux investissements que nous avons réalisés depuis deux ans », assurait la semaine dernière Laurent Saint-Martin , le rapporteur général du Budget (LREM) à l’Assemblée, promettant une croissance durablement plus forte.
A Matignon, on cite avec un certain plaisir la tribune récente de l’économiste star Paul Krugman , faisant l’éloge de la situation économique française.
Dans ce contexte, l’exécutif a cherché ce mardi à valoriser le bilan du plan de relance de 100 milliards d’euros, qui a quelque peu disparu des radars médiatiques. Il a poursuivi sa route, avec donc 72 milliards d’euros déjà engagés fin 2021 – légèrement supérieurs à l’objectif de 70 milliards – tandis que 42 milliards ont été réellement décaissés (dont 10 milliards pour la seule baisse des impôts de production).
Même « s’il faut être prudent », Matignon estime que ces sommes « ont certainement contribué au rétablissement de la situation économique », citant un rapport récent du comité d’évaluation de ce plan de relance. Celui-ci était toutefois bien plus nuancé puisqu’il notait qu’il « semblait difficile d’établir un lien direct entre ce rétablissement […] et la mise en oeuvre de France Relance ».
Rénovation des bâtiments
Dans le détail, sur ces 72 milliards, 25,4 milliards ont été engagés pour la transition écologique. Cela a notamment servi à financer les 660.000 demandes faites par les ménages pour « Ma Prime Renov », mais également la rénovation énergétique des bâtiments de l’Etat (16.000 chantiers ont été notifiés).
Autre priorité, 20,3 milliards sont allés au renforcement de la compétitivité des entreprises françaises. Bercy a calculé qu’un peu plus de 10.000 entreprises industrielles ont bénéficié d’une aide (pour la relocalisation, la numérisation, le verdissement de la production etc.) soit un tiers du total existant en France. Les bénéficiaires seraient à 84 % des TPE ou des PME.
Enfin 26,2 milliards ont été alloués à la cohésion sociale et territoriale, avec notamment 4 millions de jeunes ayant bénéficié du plan « 1 jeune, 1 solution ».