Il ne s’agit que d’une première estimation, mais elle est éclairante. En décembre, les prix à la consommation ont progressé de 0,2 %, portant l’inflation à 2,8 % sur les douze mois de 2021, a indiqué ce mardi matin l’Insee. Un niveau d’inflation stable par rapport à novembre, mais que la France n’a pas connu depuis une décennie.
Sur un an, l’inflation calculée à partir de l’indice des prix harmonisé (IPCH), qui permet de comparer les niveaux de prix au niveau européen, est nettement plus élevée : elle s’affiche à 3,4 %, tout comme au mois de novembre, selon l’Insee .
Les prix de l’énergie ont progressé de près de 19 %
Depuis des mois, les factures payées par les Français se sont envolées du fait de la reprise de l’activité après les longs mois de léthargie imposés par la crise sanitaire et son cortège de confinements et de restrictions . D’abord sensibles dans l’énergie, ces hausses des prix ont gagné de nombreux secteurs du fait des difficultés d’approvisionnement, de l’augmentation des prix du transport ou bien encore des tensions sur le marché du travail.
De fait, selon l’Insee, les prix de l’énergie affichent en décembre une progression de 18,6 % sur un an, après une hausse de 21,6 % le mois précédent. Mais ce ralentissement relatif est compensé par un début d’accélération dans d’autres secteurs. Du côté de l’alimentation, la hausse des prix monte à 1,4 %, largement alimentée par celle des produits frais (3,3 %) tandis que les étiquettes des produits manufacturés ont progressé l’an passé de 1,2 %, là encore en accélération.
Inquiétude pour le pouvoir d’achat
Conséquence directe de ces hausses dans l’énergie et l’alimentation, dans la vie quotidienne des Français, l’inflation perçue par les consommateurs est plus élevée que celle décrite par les chiffres de l’Insee. L’envolée des prix à la pompe, la facture de gaz ou bien encore le prix de certains fruits et légumes frais marquent plus les esprits que le repli, réel, de ceux de certains services et produits technologiques.
Et lorsqu’un groupe comme Ikea indique qu’il va augmenter de 9 % en moyenne ses prix au cours des prochains mois, ce type d’annonce nourrit un peu plus l’inquiétude des Français sur l’évolution de leur pouvoir d’achat. Alors même que, de l’aveu de la Banque de France, celui-ci continuera certes de progresser cette année (+ 0,6 % prévu), mais bien moins vite qu’en 2021 (+1,7 %).