Comme en 2010 contre le passage de 60 à 62 ans de l’âge légal de la retraite, son relèvement à 64 ans aura donné lieu à 14 journées de contestation. Réunis à Force ouvrière, les huit syndicats français n’ont pas annoncé de nouvelle mobilisation, après celle du 6 juin qui aura signé le déclin du mouvement social, rassemblant 281.000 manifestants selon les autorités, quelque 900.000 selon la CGT, quand plusieurs autres ont largement dépassé le million selon les autorités.
Il y a quelques jours, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, reconnaissait qu’on se dirigeait vers « la fin du match » sur la réforme, ne jugeant pas opportun une journée d’action supplémentaire. On y est.
« Surveiller » les décrets
« L’intersyndicale et les manifestants et manifestantes n’ont pas réussi à faire reculer le gouvernement sur le passage de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans », reconnaissent la CFDT, la CGT, Force ouvrière, la CFE-CGC, la CFTC, l’UNSA, la FSU et Solidaires dans un communiqué lu jeudi par Jean-Philippe Tanghe (CFE-CGC) devant la presse au siège du syndicat des cadres, situé en face de celui du parti présidentiel Renaissance. « Mais nous ne tournons pas la page » face à cette réforme « injuste et brutale » et au « déni de démocratie », ajoutent les syndicats.
Cela y ressemble pourtant pour ce qui concerne la réforme des retraites, même si, comme l’a souligné Yvan Ricordeau, de la CFDT, son organisation comme les autres « va surveiller » les décrets d’application qui doivent être publiés.
Rendez-vous à la rentrée
Mais le travail intersyndical, lui, va se poursuivre. L’aventure commune, continue, souligne la déclaration. « L’expérience des 10 mois passés a démontré que l’unité des organisations syndicales professionnelles et de jeunesse sur des revendications communes permettait de construire le rapport de force », affirment l’ensemble des organisations.
Elles se donnent rendez-vous « dès la rentrée » pour une nouvelle réunion. L’intersyndicale annonce qu’elle « va travailler, dès maintenant, à dégager des revendications communes » sur six sujets : salaires et pensions, conditions de travail, santé au travail, démocratie sociale, égalité femmes hommes, environnement et conditionnalité des aides publiques aux entreprises ».
Le focus revient désormais sur les salaires, comme il y a un an . L’intersyndicale appelle dès à présent « les salariés avec leur organisation syndicale, à revendiquer, à négocier et se mobiliser pour gagner des augmentations de salaires », et se projette vers une manifestation européenne pour le progrès social à la rentrée. « C’est la fin de la première mi-temps, ce n’est pas la fin du match », a résumé Thomas Vacheron, de la CGT.