La crise des vocations ne concerne pas que les syndicats de salariés. Le taux d’emploi va de record en record et l’augmentation du nombre de travailleurs indépendants y est pour beaucoup. Mais parmi eux, bien peu ont le réflexe d’adhérer à une organisation professionnelle.
C’est à eux que les artisans et professions libérales de l’U2P ont décidé de s’adresser. L’organisation patronale a lancé il y a quelques jours une plateforme interactive gratuite d’aide à la création d’entreprise. Du métier d’administrateur judiciaire à celui d’interprète en passant par celui de pizzaïolo ou de taxidermiste, au total, 96 professions y seront passées au crible. Vingt-quatre le sont déjà et les autres suivront d’ici à février.
Plateforme gratuite
En allant sur Creer-reprendre.u2p-france , celui qui envisage de créer son entreprise précise son projet d’activité et le lieu où il envisage de l’exercer. On lui fournit alors des informations économiques sur l’état de la concurrence, le potentiel économique mais aussi d’autres qui ont trait à la vie quotidienne, depuis l’implantation des écoles jusqu’à l’existence ou pas de tel ou tel équipement sportif. « Nous sommes partis des besoins de ceux qui veulent créer leur entreprise », explique Antoine Foucher, du cabinet de conseil Quintet qui a conçu le site.
L’internaute qui le souhaite peut en outre être rappelé dans les 48 heures par l’une des 120 fédérations professionnelles qui composent l’U2P, à laquelle il est désormais possible d’adhérer directement. Elle pourra notamment aiguiller ceux qui envisagent de reprendre une entreprise. « Au niveau de nos fédérations comme de l’U2P, nous avons engagé un renforcement des services que nous offrons et c’est dans ce cadre que s’inscrit la création de ce service complet pour aider les créateurs d’entreprise dans leurs démarches », souligne Pierre Burban, le secrétaire général de l’U2P.
« Travail de reconquête des TPE »
L’organisation patronale espère non seulement séduire de nouveaux chefs de petites et très petites entreprises mais aussi attirer des fédérations professionnelles qui ne sont pas encore entrées dans son giron, dans des activités aussi diverses que l’immobilier, le commerce de vêtements, les librairies ou les activités sportives.
« Nous devons faire un travail de reconquête des très petites entreprises », explique aussi Pierre Burban. C’est un enjeu majeur en termes de représentativité. Une enquête réalisée par Ipsos pour l’U2P montre en effet que cette dernière est surtout connue par les employeurs de 5 à 10 salariés et si elle a perdu la première place en nombre d’entreprises adhérentes au profit de la CPME lors de la dernière mesure de représentativité patronale en 2021, c’est parce que l’organisation de François Asselin a accueilli dans son giron la Fédération nationale des autoentrepreneurs qui revendique quelque 60.000 adhérents.