Dès le Congrès HLM, fin septembre , le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, avait promis un second volet pour le plan Logement d’abord, qui permet aux personnes sans domicile de passer de solutions d’hébergement d’urgence à des solutions de logement pérennes.
Il y a quelques jours, l’exécutif a enfin dévoilé le montant de l’enveloppe consacrée à ce nouveau plan : 500 millions d’euros sur cinq ans, de 2023 à 2027. Soit 160 millions de plus que pour le plan numéro un, qui s’est étalé entre 2018 et 2022. Et a permis, selon Olivier Klein, à « 440.000 personnes de quitter la rue pour accéder à un logement ».
Inquiétudes des associations
L’objectif est désormais de « sortir plus de 800.000 personnes de la rue en dix ans », a précisé ce lundi le ministre dans un entretien à « La Croix ». Concrètement, le Plan Logement d’abord 2 prévoit la création de 100.000 logements très sociaux en cinq ans, réservés au plus modestes. Olivier Klein, cependant, n’a pas précisé les moyens d’y parvenir, dans un contexte où la construction de HLM est en berne.
Il se fixe aussi pour objectif la création 10.000 places en pensions de famille, pour les personnes isolées en situation d’exclusion. Et de 35.000 places en intermédiation locative. Il s’agit de logements loués par des associations agréées dans le parc privé et sous loués à bas prix à des ménages défavorisés, grâce aux dispositifs Loc’Avantages ou Solibail.
Sur la période précédente, 122.000 personnes sans domicile avaient pu accéder à un HLM et 7.200 places en pensions de famille et 42.000 places d’intermédiation locative avaient été créées. Malgré la rallonge budgétaire, le Plan Logement d’abord 2 ne semble donc pas permettre de réelle montée en puissance, s’inquiètent déjà les associations d’aide aux personnes sans abri ou mal logées, auxquelles le nouveau plan sera formellement présenté ce mardi.
Engorgement du 115
Olivier Klein a en outre été interrogé sur le fait que malgré ce dispositif, le numéro 115 destiné à l’hébergement d’urgence est de plus en plus engorgé. « L’objectif reste d’en finir avec le sans-abrisme, en particulier pour les familles. Mais si de nombreuses personnes quittent la rue, d’autres y arrivent notamment du fait de la situation économique et des flux migratoires. C’est pour ça qu’il ne faut pas baisser la garde sur l’hébergement d’urgence », a-t-il répondu.
Lors du vote du précédent budget, le gouvernement avait pourtant voulu supprimer 14.000 places d’hébergement d’urgence, avant d’y renoncer in extremis. Cette mesure ayant été contestée jusque dans les rangs de la majorité.
Actuellement, selon le ministre, 203.000 places sont ouvertes chaque soir à comparer à 120.000 en 2017. « Un niveau jamais atteint, encore plus fort qu’après le Covid », a-t-il affirmé. Mais les besoins, soulignent les associations, ont explosé.