L’optimisme des Français est de retour avec la rentrée. Après avoir légèrement flanché en août, le moral des ménages est ainsi reparti à la hausse en septembre, selon la dernière enquête de l’Insee publiée ce mardi. L’indicateur synthétique qui mesure la confiance des ménages a gagné trois points ce mois-ci, à 102 points, repassant au-dessus de sa moyenne de longue période (un niveau de 100 points correspondant à la moyenne des relevés effectués entre 1987 et 2020).
Ces derniers mois, cet indice synthétique a fait le yoyo, au gré des nouvelles sur le front de l’épidémie de Covid-19. Entre janvier et mai, il était resté ancré sous les 100 points, avant de repasser au-dessus de ce seuil en juin (103 points), à la sortie du troisième confinement mis en place pour freiner une nouvelle poussée des contaminations. Il était resté au-dessus en juillet (101 points) avant de baisser à nouveau en août, à 99 points, lorsqu’il était question d’une flambée du variant Delta.
Apaisement sur le front de l’emploi
En septembre, l’heure est donc à nouveau à l’optimisme. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois augmente nettement. Le solde correspondant gagne sept points. De même, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois progresse fortement. « Le solde correspondant gagne onze points et repasse au-dessus de sa moyenne de longue période », constate l’Insee.
Par ailleurs, les craintes entourant l’emploi semblent s’estomper. Le solde correspondant perd treize points ce mois-ci. Selon les dernières statistiques du ministère du Travail publiées lundi, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a en effet reculé en août par rapport à juillet, de 1,4 % .
Les Français sont aussi rassurés concernant leur situation financière. « En septembre, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future rebondit d’un point. Celui relatif à leur situation financière personnelle passée est stable. Ces deux soldes demeurent au-dessus de leur moyenne de longue période », explique l’Insee.
Bien que confiants pour leurs finances, les Français le sont un peu moins pour ce qui est de faire des grands projets. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est donc en baisse ce mois-ci. « Le solde correspondant perd trois points mais reste au-dessus de sa moyenne », note l’institut.
Côté épargne, les Français sont là aussi plus confiants, le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne future rebondissant de trois points. En revanche, ils estiment que leur capacité d’épargne actuelle est moins importante (-1 point), tout comme celui sur l’opportunité d’épargner (-1 point). Pour rappel, l’épargne des Français s’est envolée durant cette crise sanitaire. Selon les derniers chiffres de la Caisse des dépôts l’encours total sur les deux livrets les plus populaires, le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire, atteint aujourd’hui 472,4 milliards d’euros .
Des craintes autour de l’inflation
Seule ombre au tableau, et non des moindres : l’inflation . En septembre, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois augmente légèrement (+4 points). « Les ménages estimant que les prix vont augmenter au cours des douze prochains mois sont un peu plus nombreux en septembre », note l’Insee, le solde correspondant gagnant deux points.
Cette poussée inflationniste concerne tous les secteurs, et notamment celui de l’énergie. Les prix à la pompe grimpent, tout comme ceux de l’électricité et du gaz. Lundi, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a ainsi annoncé une hausse de 12,6 % des tarifs réglementés du gaz à partir du 1er octobre . S’exprimant sur Cnews, ce mardi, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a estimé que cette hausse des prix allait probablement durer quelques mois. Le gouvernement se dit conscient du problème et assure préparer des mesures supplémentaires pour réduire son impact sur les ménages, après le versement d’un chèque énergie de 100 euros pour six millions de personnes en décembre et un autre de 150 euros au printemps prochain.